Sécu : raccourcir les séjours en maternité pour faire des économies ?

Actuellement, la durée moyenne d'hospitalisation en France pour un accouchement par voie basse est de 4,2 jours, contre 3 jours dans le reste des pays développés.Écourter les séjours en maternité permettrait de dégager 280 millions d'euros pour la Sécurité sociale, argumente l'Assurance maladie, qui propose plusieurs autres pistes d’économies.
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« Réduire la durée du séjour en maternité est possible » moyennant un meilleur accompagnement du retour à domicile, estime la Caisse nationale d’assurance maladie dans un rapport remis au conseil d'administration.

Une femme est en effet hospitalisée en moyenne en France 1,2 jour de plus que dans les autres pays développés pour un accouchement par voie basse, soit 4,2 jours contre 3 jours (et même 1,7 jour au Royaume-Uni), rappelle l'Assurance maladie. Laquelle développe depuis 2010 le programme PRADO : une conseillère de l’Assurance maladie rencontre la jeune mère à la maternité et lui propose la visite d'une sage-femme libérale dès son retour à domicile, l’incitant ainsi à ne pas prolonger son séjour à l’hôpital.

Attention aux conditions de retour à domicile…

Le raccourcissement des durées de séjour à la maternité ne fait pas l’unanimité chez les professionnels de santé. En effet, avec des séjours raccourcis, le nombre de femmes qui rencontrent des difficultés après l'accouchement serait relativement important (de 15 à 35 % en fonction des études). C’est pourquoi la Haute Autorité de Santé a présenté en mars dernier de nouvelles recommandations concernant les conditions de retour à domicile des mères et de leurs nouveau-nés.

La HAS définit ainsi des durées de séjour standard (de 72 heures à 96 heures après un accouchement par voie basse, de 96 heures à 120 heures après un accouchement par césarienne), et indique des critères d’évaluation précis pour définir les délais de sortie. Un retour à domicile réussi implique ainsi l’existence d’un soutien familial et/ou social adéquat, l’absence de pathologie, l’instauration d’un lien mère-enfant de bonne qualité, des dépistages néonatals négatifs...

Réduire le nombre d'IRM

Dans son rapport annuel « Charges et produits », l'Assurance maladie pointe aussi "la fréquence très élevée des actes d'IRM des membres inférieurs" qui "pose la question de la pertinence de leurs indications", selon l'AFP. Sur les 3,3 millions d'IRM réalisées en 2013, plus d'un million sont des IRM du membre inférieur. Pour 52 % des bénéficiaires, elle n'a pas été précédée d'une radiographie, comme le recommande la HAS (Haute Autorité de Santé)."On peut estimer, en première approche, qu'une réduction de 15 % du nombre d'IRM des membres inférieurs pourrait être obtenue sans perte de chance pour les patients", estime l'Assurance maladie.

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Source : Hopital.fr