Le recul des pilules de 3e et 4e génération s’est traduit par 11% d’embolies en moins

La chute des ventes de pilules de 3e et 4e génération s’est accompagnée d’une baisse de 11% des embolies pulmonaires, explique l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm).
© Istock

Moins de femmes sous pilule de 3e et 4e génération, moins d’embolies pulmonaires

La très forte médiatisation en 2012 des effets secondaires potentiels des pilules de 3e et 4e génération (risque thromboembolique veineux : phlébites et accidents vasculaires cérébraux) s’est traduite par une peur générale des femmes, lesquelles ont réorienté leur choix contraceptif vers des pilules plus anciennes (pilules de 1ère et 2e génération), vers le stérilet ou l’implant. D’autres ont sans doute tout simplement stoppé leur contraception ou l’ont mal utilisée, comme en atteste la hausse des IVG qui s’en est suivie : +4% d’IVG, ce qui représente sur une année 10.000 avortements directement attribués au déferlement médiatique (1).

Mais cette affaire des pilules n’a pas eu que du mauvais dirait-on puisque l’Agence du médicament a constaté de son côté une baisse du risque d’embolies de 11%, ce qui se traduit concrètement par 341 hospitalisations pour embolies pulmonaires évitées en 2013 (vs 10.000 IVG).

Cette diminution est observée dans toutes les tranches d’âge et plus particulièrement chez les femmes de 15 à 19 ans (19%). Entre 20 et 29 ans, la diminution a été de 12%, entre 30 et 39 ans de 9%, et entre 40 et 49 ans de 11%.

Pilules et contraception : que retenir en pratique ?

Le risque thromboembolique lié aux pilules de 3e et 4e génération est très faible. De plus il survient essentiellement en début de traitement. Autrement dit les femmes qui prennent ces pilules depuis de nombreux mois ou des années peuvent poursuivre sans risque accru.

En pratique, les pilules de 1ère et 2e génération sont prescrites par les médecins et gynécologues en première intention. Ce n’est que si elles sont mal supportées qu’une pilule moins dosée de 3e ou 4e génération peut être envisagée, et encore, seulement après avoir évalué les facteurs de risque et les contre-indications.

Enfin, si diminuer son risque d’embolie est une bonne chose, attention de ne pas abandonner toute contraception et de risquer une grossesse non désirée…

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source : (1) S Pozzi-Gaudin et coll., Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologique de la Reproduction, 30 septembre 2014, DOI: 10.1016/j.jgyn.2014.08.006, http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S036823151400221X. Ansm, Etude de l’impact de la modification récente des méthodes de contraception sur la survenue d’embolies pulmonaires chez les femmes de 15 à 49 ans - Point d'Information », 7 novembre 2013, http://ansm.sante.fr/S-informer/Actualite/Etude-de-l-impact-de-la-modification-recente-des-methodes-de-contraception-sur-la-survenue-d-embolies-pulmonaires-chez-les-femmes-de-15-a-49-ans-Point-d-Information.