Quand un cardiaque prend l'avion...

Est-il des risques particuliers de prendre l'avion lorsque l'on est atteint d'une maladie cardiaque ? Il existe effectivement des risques spécifiques. Les connaître permet de les prévenir en appliquant certaines règles simples de prévention, comme l'explique clairement le Pr Jean-Pierre Ollivier*.
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En avion, la pression en oxygène diminue, ce qui peut causer un malaise par réflexe vagal

Plus on monte, plus la concentration en oxygène diminue. En avion, cette concentration est équivalente à celle qui règne à une altitude d'environ 2.000 mètres. Celle-ci reste largement suffisante pour l'oxygénation du cœur. En revanche, à cette concentration, les gaz intestinaux tendent à se dilater, ce qui exerce une légère compression de l'abdomen.

Une telle compression suscite un réflexe dénommé « réflexe vagal » qui a pour effet de ralentir les battements cardiaques, une sorte d'adaptation réflexe à la situation extérieure. Chez certaines personnes, ce réflexe vagal peut être assez important et accompagné d'une baisse de la pression artérielle, à l'origine d'un malaise, de nausées, de sueurs et d'une perte de connaissance.

A faire en cas de malaise vagal ?

Si celui-ci est impressionnant, il n'est pas particulièrement dangereux. Lorsque la sensation de malaise apparaît, il est recommandé de quitter son siège, de s'allonger dans l'allée et de replier ses jambes sur son ventre. Le malaise passe généralement assez rapidement. Pour prévenir ce type d'incident, il est aussi déconseillé de consommer de l'alcool et de faire un repas trop copieux dans l'avion.

En avion, l'immobilité assise prolongée peut causer un œdème ou une phlébite

Jambes pliées, la circulation du sang dans les grosses veines fémorales se fait mal. Mais la position assise prolongée s'accompagne également d'une chute de la pression dans les veines des jambes. Et enfin, l'atmosphère pressurisée qui règne à l'intérieur d'une cabine d'avion est à l'origine d'une tendance à la déshydratation, ce qui diminue le volume sanguin, augmente sa concentration et sa coagulation.

Ces trois phénomènes favorisent la survenue d'une phlébite.

Le plus souvent, elle passe inaperçue et n'est pas douloureuse, mais parfois, un caillot se détache et va obstruer une artère, c'est l'embolie pulmonaire.

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Source : Pr Jean-Pierre Ollivier, " 100.000 battements pas jour ", éditions Gutenberg.