Psoriasis : bientôt de nouveaux médicaments

Le psoriasis est très fréquent, touchant 2% de la population. Cette maladie n'est pas grave, mais les lésions qu'elle entraîne constituent un handicap physique et social important. Le traitement standard n'existe pas, ceux qui existent sont généralement délicats à mettre en place. La mise sur le marché de nouvelles molécules serait bienvenue.

Le psoriasis est une maladie cutanée caractérisée par la formation de plaques rouges recouvertes de squames. Il est aujourd'hui considéré comme une maladie auto-immune dont les antigènes restent encore à découvrir.C'est tout naturellement que les recherches thérapeutiques se sont orientées vers ce que l'on appelle des « immunomodulateurs ».

Aujourd'hui, les molécules les plus avancées dans les essais cliniques sont :

  • l'alefacept (Amvive, des laboratoires Biogen),
  • l'efalizumab (Raptiva, des laboratoires Serono),
  • l'etanercept (Enbrel, des laboratoires Amgen et Wyeth),
  • l'infliximab (Remicade, des laboratoires Centocor et Schering-Plough).

Tandis que les deux premières sont commercialisées en Amérique du Nord et aux Etats-Unis, précisément dans l'indication du psoriasis, les deux dernières sont disponibles sur le marché français, mais dans d'autres indications. Ainsi, l'etanercept a une autorisation de mise sur le marché pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde et le rhumatisme psoriasis. Quant à l'infliximab, il est indiqué dans la maladie de Crohn.

Mais la France espère bien démontrer leur efficacité thérapeutique contre le psoriasis et mettre ainsi à disposition des patients de nouveaux traitements. L'etanercept et l'infliximab sont actuellement en cours d'expérimentation dans les psoriasis modérés à sévères afin d'obtenir une autorisation de mise sur le marché dans cette indication précise (essais cliniques de phase III).Ces molécules se présenteraient sous la forme de médicaments administrés par cures de douze semaines. Leur action étant lente, l'efficacité serait majorée au court de la deuxième cure. La tolérance par les patients est bonne, mais des infections, notamment de réactivation de tuberculose, semblent potentiellement possibles. Autre point souligné par les chercheurs, tous les patients ne sont pas répondeurs à cette thérapie, laissant suggérer l'existence de plusieurs types de psoriasis (génétique ou immunologique).

Le point négatif sera probablement leur coût, nous en avons l'exemple avec la polyarthrite rhumatoïde. L'etanercept constitue un médicament récent particulièrement efficace contre cette maladie, mais son prix constitue un réel frein au traitement des patients.

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Source : Communication du Dr B. Sassolas, session sur " Les thérapies biologiques : nouveaux traitements du psoriasis en 2003 " ; le Quotidien du médecin, 20 janvier 2004.