Prise de poids : les hormones sont-elles en cause ?
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Evénements hormonaux de la puberté à la ménopause

L'étape suivante est celle de la contraception. Si le dosage de la pilule contenant de la progestérone et des estrogènes est trop fort, on assiste à une prise de poids. Pour limiter cet inconvénient, on oriente aujourd'hui les femmes qui prennent du poids vers une pilule faiblement dosée en estrogènes.

Ensuite, on retrouve ces fameuses hormones estrogènes au moment de la grossesse, lesquelles sont fabriquées en quantité astronomique par les ovaires en début de grossesse, puis par le placenta vers le 3ème mois de grossesse. Ces hormones vont jouer leur rôle, c'est-à-dire accumuler des kilos de graisse pour pouvoir «payer» la grossesse, laquelle coûte 80.000 calories. Cette graisse est surtout utilisée au cours du 3ème trimestre, lorsque le bébé grossit le plus. L'énergie est donc en principe stockée avant, soit durant les premiers mois de grossesse.

L'allaitement aussi coûte cher en énergie. D'ailleurs, l'allaitement de longue durée est le seul moyen que l'on ait trouvé pour faire fondre la graisse, qu'on appelle aussi la cellulite. Il est clair que les femmes ne vont pas allaiter deux ans par exemple, juste pour perdre du poids, mais je précise cela pour montrer à quoi sert cette graisse et expliquer qu'en dehors de cela, elle est indélogeable ou alors chirurgicalement.

Quoi qu'il en soit, avec la fluctuation des hormones (estrogènes obligent !), les femmes finissent par accumuler mois après mois un petit peu d'eau et un petit peu de graisse, et donc par prendre du poids.

Ensuite, on arrive à la péri-ménopause (période de 3 à 5 ans avant la ménopause) où là, les hormones estrogènes sont fabriquées très irrégulièrement. Les femmes vont alors subir les aléas de l'insuffisance d'estrogènes avec les bouffées de chaleur ou ceux de l'excès d'estrogènes se traduisant par une rétention d'eau et des graisses en surplus.

Et enfin, la ménopause. En l'absence de traitement hormonal substitutif de la ménopause, les hormones estrogènes n'ayant plus d'action sur la fabrication de la graisse, le corps se transforme et se masculinise.

La graisse qui était dans le bas du corps diminue (cuisses plus fines, moins de fesses et seins plus petits), tandis qu'elle augmente plus haut, notamment au niveau du ventre.

Prise de poids : la clé hormonale

Voilà donc un panorama de l'action des hormones estrogènes sur le corps féminin. Toutefois, cela ne se passe pas toujours ainsi.

La dépense physique peut modifier les choses, tout comme le régime alimentaire. La génétique joue également un rôle important (obésité familiale, etc.). Il existe donc pour résoudre les problèmes de poids, une clé alimentaire, une clé énergétique (énergie dépensée), sportive, génétique, etc., mais ces données sont déjà bien connues.

En revanche, personne ne s'est encore vraiment penché sur la clé hormonale. Pourquoi ? Parce que les nutritionnistes ne s'occupent que d'assiette, les médecins du sport que du sport et les gynéco, en général, ne se préoccupent pas de trouver des solutions concrètes au surpoids de leur patiente qu'ils dirigent le plus souvent vers leurs collègues nutritionnistes.

Il y a donc une impasse pour les femmes. Or, on peut fort efficacement gérer -à chaque étape de la vie- le versant hormonal de la prise de poids, par exemple à l'aide de traitements qui doivent être soigneusement choisis.

Il existe un arsenal thérapeutique hormonal très varié à proposer lorsque l'implication des hormones est indiscutable dans la prise de poids.

Les femmes doivent savoir que ce type de stratégies existe car la connaissance précise par le médecin des phénomènes hormonaux en jeu aboutira souvent à des résultats appréciables.

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Source : Dr David Elia, gynécologue, auteur de livres et créateur du site www.docteurdavidelia.com.