Colorant, additif… 60 millions de consommateurs dénonce les aliments qui nous empoisonnent

A l'heure où une alimentation saine est au coeur des préoccupations, il semble que les aliments ultra-transformés contiennent trop de substances douteuses, d'après 60 millions de consommateurs.
© Istock

Plus de deux heures par jour sont consacrées à la nourriture, selon une étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Autant dire que la nourriture est sacrée pour la France. Mais sait-on réellement ce que l'on mange ? C'est la question que soulève l'équipe de 60 millions de consommateurs  dans son hors-série.

Malgré tout le mal que certains se donnent pour éviter la malbouffe et les aliments dangereux, cela s'avère beaucoup plus compliqué qu'on ne le pense. Légumes, fruits, lait, viande... On pense éviter les additifs en les achetant.

Mais en réalité, ces aliments sont bourrés d'ingrédients à bas coût pour leurrer notre palais. Leur but est de créer une réaction addictive grâce au sel, au sucre et aux différentes graisses combinées. 60 millions de consommateurs s'est intéressé à plusieurs aliments du quotidien pour mener sa franche analyse sur les ingrédients "dissimulés derrière des allégations alléchantes", souligne le site.

Le chocolat en poudre : bombe de sucre

Pour le petit déjeuner de nos enfants, on souhaite le meilleur. Mais alors qu'on se laisse duper par des logos comme "Opti-dej : fer, vitamine D, zinc" (signé Nesquick), on oublie de regarder correctement la préparation.

En effet, ce chocolat en poudre est bien enrichi en vitamines, tout comme la marque Super Poulain. M ais ce qui n'est pas précisé sur l'emballage, c'est le pourcentage de sucre qui s'y trouve également . Pour Nesquick, 76 % de sucre et pour Super Poulain 86 %, ce qui en fait des bombes sucrées.

Concernant les nouilles instantanées Tanoshi qui ravissent les papilles des actifs qui n'ont pas le temps de cuisiner, même combat. L'étiquette affiche un beau discours : "La saveur légumes et sauce soja s'inspire d'une technique culinaire japonaise, le 'kinpira'. C'est une préparation de légumes d'automne croquants sautés et mijotés dans une sauce soja".

Alors que le produit en lui-même n'a rien de nippon, il ne contient en plus pas tant de légumes que ça. On dénombre 0.4% de légumes déshydratés pour l'intégralité du plat. Mais pour que la saveur trompe les papilles, on retrouve pas moins de 12 additifs.

Une réglementation enfreinte

Pour les yaourts, la réglementation française est très stricte puisqu'aucun additif n'est autorisé. Le décret du 30 décembre 1988 explique que les yaourts "peuvent être additionnées des produits suivants : arômes ainsi que, dans la limite de 30 % en poids du produit fini, sucres et autres denrées alimentaires conférant une saveur spécifique".

Tout ce qui n'est pas mentionné est donc interdit par cette énumération "positive". Mais là encore, ne choisissez pas vos yaourts les yeux fermés. Quand une règle existe, on peut être sûr qu'elle va être enfreinte au moins une fois.

L'industrie laitière s'autorise à ajouter des colorants, édulcorants et "autres additifs" dans ses yaourts aux fruits. Pas moins de 12 additifs sont présents dans des yaourts portant la mention "sur lit de fruits". Leur excuse pour agir ainsi ? Les industriels jurent ne pas avoir placé d'additifs dans le yaourt en lui-même mais dans le mélange de fruits .

L'intégralité des produits analysés par 60 millions de consommateurs se trouvent dans leur hors série : "Ces aliments qui nous empoisonnent".

Un soupçon de cancer

Si le sujet inquiète, c'est aussi parce que le cancer frappe à la porte de la nourriture ultra transformé, comme le souligne une étude publiée début 2018 dans le British Medical Journal. A l'aide de 104 980 volontaires âgés d'au moins 18 ans, NutriNet-Santé a permis d'analyser les assiettes des Français depuis 2009. Leur but était de faire un rapport entre les aliments ultra transformés et le risque de cancer.

Les résultats souligne qu'une augmentation de 10% des aliments ultra transformés a entraîné une augmentation de 10% de risque de cancer global et de cancer du sein.
"D'autres études sont nécessaires pour mieux comprendre l'effet relatif des différentes dimensions de la transformation dans ces associations", indique l'étude en conclusion.

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Source : Ces aliments qui nous empoisonnent. 60 millions de consommateurs. 12 avril 2018
Balancing paid work, unpaid work and leisure. Organisation de coopération et de développement économiques. 
Consumption of ultra-processed foods and cancer risk : results from NutriNet-Santé prospective cohort. British Medical Journal. 14 février 2018