17 personnes volontairement infectées par un ver parasite

Un hôpital universitaire des Pays-Bas vient d'infecter 17 volontaires avec un ver parasite. L'objectif, à terme, est de mettre au point un vaccin.
© Istock

Se porter bénévole pour se faire infecter par un ver parasite, ce n'est pas banal. C'est pourtant ce qu'ont décidé 17 personnes aux Pays-Bas. Le New York Times révèle que, dans le cadre d'une recherche au sein d'un hôpital universitaire, des volontaires se sont laissés infecter par un ver appelé schistosome.

Le ver en question est très commun dans certaines parties du monde. Le but de cette recherche est donc de trouver un vaccin qui préviendrait l'infection parasitaire, appelée schistosomiase ou bilharziose. Elle infecte notamment les imprudents qui se baignent dans les eaux des rivières de Corse.

Contre 1 200 dollars, les volontaires se sont laissé infecter par 20 larves de ce ver dans l'hôpital universitaire de Leyde. Afin d'éviter que les larves ne se reproduisent, les chercheurs n'ont choisi que des mâle s, ce qui leur a permis d'être certains de ne pas augmenter leur nombre d'ici la fin de l'étude.

Durant 8 semaines, les bénévoles seront très soigneusement surveillés par l'équipe de chercheurs. Puis ils recevront un médicament antiparasitaire destiné à éliminer les vers. Le protocole se termine à ce moment-là, pour les volontaires. Mais pour les scientifiques, elle se poursuit.

La schistosomiase, qu'est-ce que c'est ?

L'étude n'a pas pour objet de tester le vaccin, mais de voir si l'infection des volontaires est un moyen de tester les futurs vaccins. L'idée est d'infecter des volontaires en toute sécurité, avant de leur donner le vaccin, et non d'expérimenter sur des victimes involontaires du parasite. Si les recherches aboutissent, elles pourraient améliorer considérablement la qualité de vie des populations concernées.

"La schistosomiase est une parasitose chronique provoquée par des vers (trématodes du genre schistosoma)", explique l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Elle précise que "l'infection se produit lorsque les larves du parasite, libérées par des gastéropodes d'eau douce (escargot), pénètrent dans la peau d'une personne lorsqu'elle est en contact avec une eau infestée".

En 2016, l'OMS souligne qu'au moins 206.5 millions de personnes dans le monde (principalement des régions subtropicales) souffraient de cette infection et avaient besoin d'un traitement. Seules 88 millions avaient pu être traités.

Les symptômes sont dus à la réaction du corps, non pas face aux vers, mais face aux oeufs qui sont libérés par les femelles. Rappelons que les volontaires aux Pays-Bas n'ont reçu que des larves mâles. Ils s'en sont donc tirés à bon compte.

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Source : They're hosting parasitic worms in their bodies to help treat a neglected diseases. New York Times. 1er mars 2018
Why 17 people volunteered to be infected with parasitic worms. Live Science. 5 mars 2018
Schistosomiase (bilharziose). Organisation mondiale de la Santé. 25 octobre 2017