Tension : Un médicament pour le coeur qui augmente le risque de cancer de la peau

Des chercheurs danois ont réalisé une étude démontrant que l'un des médicaments antihypertenseurs les plus utilisés aux États-Unis et en Europe, le thiazidique hydrochlorothiazide serait associé au risque de développer certains cancers cutanés.
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Des chercheurs de l'Université du Sud du Danemark ont découvert que l'antihypertenseur diurétique Thiazidique hydrochlorothiazide (HCTZ) serait lié à un risque accru de développer certains cancers de la peau.

"Une augmentation quadruplée du risque de cancer"

Les chercheurs se sont basés sur les registres danois du cancer entre 2004 et 2012. Parmi les témoins, 71 533 personnes avaient été diagnostiquées avec un carcinome basocellulaire et 8 269 avec un carcinome épidermoïde, deux cancers de la peau non-mélanome. Les scientifiques ont pu observer qu'une longue exposition à l'antihypertenseur HCTZ était associée à une augmentation de 29% du risque de carcinome basocellulaire, et à une augmentation quadruplée du risque de carcinome épidermoïde. Les plus fortes doses enregistrées d'HCTZ qui représentent environ 24 ans d'utilisation quotidienne étaient liées à un sur-risque atteignant les 54% pour le carcinome basocellulaire et un risque multiplié par 7 de développer un carcinome épidermoïde.

Deux types de carcinomes identifiés

Selon la F ondation Skin Cancer le carcinome épidermoïde cutané également appelé carcinome spinocellulaire, vient au deuxième rang des cancers de la peau par ordre de fréquence, après le carcinome basocellulaire. Ce dernier est le cancer de la peau le plus fréquent. Il n'est pas précédé de lésion précancéreuse et apparaît sur la peau saine. Heureusement, son expansion est locale uniquement et il ne métastase pas. Il est d'autant plus facile de le traiter qu'on le détecte tôt. Le carcinome épidermoïde se développe au niveau de l’épiderme, la couche superficielle de la peau. Il est souvent associé à une exposition chronique au soleil. C’est pourquoi il se forme surtout aux dépens de parties du corps qui sont souvent exposées au soleil telles que le visage, les lèvres, le cou, les bras, le dos des mains et les jambes. Il se développe souvent après une lésion cutanée.

Demander l'avis de votre médecin

L'antihypertenseur HCTZ avait été reconnu comme étant photosensibilisant et associé à un risque de cancer des lèvres. L’International Agency for Research on Cancer (IARC) avait pris la décision de le classer comme carcinogène possible chez l’homme. Un des auteurs de l'étude, Anton Pottegard, a déclaré à Medscape : "Nous savions déjà que l’hydrochlorothiazide rendait la peau plus sensible aux dommages causés par les UVs du soleil ou des solariums (...) mais nous ne savions pas que l’utilisation d’hydrochlorothiazide était aussi associée à un risque accru de cancers de la peau non-mélanome." Les auteurs de l'étude précisent que les patients sous hydrochlorothiazide ne devraient pas arrêter le traitement sans l’avis de leur médecin.

 

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Source : Medscape, Un antihypertenseur courant associé à un risque accru de cancer de la peau, 3 janvier 2018
NCBI, Hydrochlorothiazide use and risk of non-melanoma skin cancer: A nationwide case-control study from Denmark, 4 décembre 2017
Skincancer, Le carcinome épidermoïde cutané, 2012
Syndicat National des Dermatologues - Vénéréologues, CARCINOMES BASOCELLULAIRES, 2016