Le scandale du Médiator soulève d’autres questions graves

Après le Médiator d’autres médicaments sont mis sur la sellette par la revue Prescrire. Il s’agit du Fonzylane et du Nexen. D’autres devraient suivre. C’est toute la filière du médicament qu’il faudra repenser.

Les médicaments et l’information médicale

La revue Prescrire est une revue médicale dont la particularité est de ne pas vivre de la publicité de l’industrie pharmaceutique, mais uniquement de la cotisation de ses membres. Elle ne subit donc aucune influence et se permet de noter les médicaments et de signaler leurs dangers ou mésusages. C’est donc une revue essentielle pour le corps médical, car à côté de Prescrire, l’information des médecins provient essentiellement de l’industrie pharmaceutique, via les visiteurs médicaux. Malheureusement, seule une minorité de médecins y sont abonnés.

Cela explique pourquoi le Médiator était à la fois dénoncé depuis longtemps par la revue Prescrire et malgré tout très largement prescrit : en la matière, les médecins suivent pour bon nombre les indications des visiteurs médicaux.

Abonner tous les médecins à la revue Prescrire

Le gouvernement veut s’attaquer au chantier de la pharmacovigilance pour comprendre ce qui s’est passé avec le Médiator et éviter qu’un tel accident ne se reproduise. Sur ce plan, on ne peut que lui donner raison.

Mais il faudrait aussi s’attaquer au chantier de l’information médicale qui est lui aussi problématique. En effet, sur les seules informations des visiteurs médicaux, un petit problème peut rapidement devenir un très gros problème concernant beaucoup de gens.

Des lois ont déjà été publiées dans ce sens mais elles sont insuffisantes. La loi sur la formation médicale continue (FMC), quant à elle, n’a toujours pas été mise en œuvre. Faut-il pour autant laisser les médecins démunis face aux excès de certains industriels du médicament ?

Il est possible de proposer une solution efficace à court terme : plutôt que de laisser les médecins apprendre la remise en cause d’un médicament par la radio, comme tout le monde, pourquoi ne pas inclure dans leur convention médicale l’obligation de s’abonner à la revue Prescrire ? L’information des médecins est une priorité nationale. Un tel abonnement ne coûterait pas bien cher, d’autant plus que si le nombre d’abonnés augmente massivement, son coût pourrait baisser de manière importante.

Source : Europe N°1, 4 janvier 2011.

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