La démence survient plus tôt chez les ronfleurs

Attention, le syndrome d’apnées du sommeil, dont souffrent souvent les ronfleurs, pourrait accélérer la survenue d’une démence de type maladie d’Alzheimer. Cette constatation souligne l’importance de diagnostiquer tôt et de traiter les apnées du sommeil.
© lifestock

Les ronfleurs sont à risque de démence précoce

Le syndrome d’apnées du sommeil correspond à de multiples arrêts respiratoires durant le sommeil. Plusieurs fois au cours de la nuit, la respiration s’arrête pendant quelques secondes, avant de reprendre bruyamment, provoquant une sorte de ronflement. C’est pourquoi les « ronfleurs » sont plus fréquemment atteints de ce syndrome, et très souvent sans le savoir.

Or ces multiples arrêts respiratoires ont des répercussions non négligeables : troubles du sommeil (fatigue, somnolence diurne) et augmentation du risque cardiovasculaire. Des chercheurs new-yorkais suggèrent même que le syndrome d’apnées du sommeil accélère la survenue d’une démence comme la maladie d’Alzheimer.

En effet, après avoir analysé les dossiers médicaux de près de 2.500 personnes âgées de 55 à 90 ans, ils constatent que le diagnostic de troubles cognitifs est plus précoce d’environ une dizaine d’années chez les sujets souffrant d’apnées du sommeil. Il est porté en moyenne à l’âge de 77 ans, contre 90 ans parmi les personnes indemnes d’apnées du sommeil. Quant au diagnostic de maladie d’Alzheimer, il survient vers 83 ans au lieu de 88 ans pour les autres. En revanche, la prise en charge des apnées semble annuler ce surrisque pour les personnes bénéficiant d’un traitement par pression positive continue (traitement de référence consistant à porter durant la nuit un masque relié à un compresseur insufflant de l’air afin de maintenir les voies respiratoires ouvertes).

Diagnostiquer et traiter le syndrome d’apnées du sommeil pour retarder la démence

On retiendra que les apnées du sommeil accélèrent la survenue des troubles de la mémoire et qu’elles sont associées à un déclin cognitif prématuré. Il faut donc dépister ce syndrome pour pouvoir le traiter et éviter les éventuelles complications : fatigue excessive, somnolence avec risque accru d’accidents, augmentation du risque cardiovasculaire et de démence. Si vous êtes « ronfleur », et de surcroît fumeur, consommateur d’alcool et/ou en surpoids (l’excès pondéral favorise le relâchement des muscles des voies aériennes supérieures), il est nécessaire de consulter votre médecin pour en trouver l’origine, car il s’agit peut-être d’un syndrome d’apnées du sommeil…

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Source : Osorio R.S. et coll.,Neurology, April 15, 2015, doi: 10.1212/WNL.0000000000001566 Neurology10.1212/WNL.0000000000001566,
http://www.neurology.org