La pollution atmosphérique des maisons de retraite détériore la santé respiratoire

La pollution n’épargne pas les maisons de retraite. Or cet air chargé de polluants respiré par les personnes âgées dégrade leur santé pulmonaire. Résultat, les affections respiratoires sont fréquentes : toux, sifflements dans la poitrine, bronchite chronique.
© Istock

Les maisons de retraite sont elles-aussi polluées

Le fonctionnement des maisons de retraite est particulier et impose notamment l’usage de nombreux nettoyants et désinfectants.

Peintures murales, sols en matière plastique, colles, vernis, ameublement, chauffage, système de refroidissement, produits d’entretien, désinfectants, toutes ces matières et produits sont susceptibles d’émettre en plus ou moins grandes quantités et durant plus ou moins longtemps de nombreuses substances potentiellement toxiques.

Des chercheurs ont souhaité évaluer l’importance de cette pollution atmosphérique dans les maisons de retraite et ses conséquences sur la santé des résidents. Cette étude a porté sur 50 maisons de retraite dans sept pays européens (Belgique, Danemark, France, Grèce, Italie, Pologne, Suède). On constate ainsi que des taux élevés de particules fines (PM10) et ultrafines (PM0.1), de dioxyde d’azote, d’ozone et de formaldéhyde ont été détectés. Parallèlement, les tests entrepris chez quelque 600 résidents âgés en moyenne de 82 ans indiquent que leur santé pulmonaire est moins bonne, avec un risque plus élevé de toux, de sifflements et de bronchite chronique (BPCO). Résultat, en maison de retraite, à cause de la pollution, on tousse plus qu’ailleurs et on s’essouffle plus vite !

Les personnes âgées sont plus sensibles à la pollution

Que retenir en pratique ? Toutes les habitations, y compris les maisons de retraite, sont polluées. Mais la pollution intérieure des maisons de retraite n’est pas forcément beaucoup plus importante qu’ailleurs (domiciles des particuliers, lieux de travail, gymnases, magasins...). La différence est que cet air pollué est respiré par des personnes plus fragiles, fragilisées par l’âge…

Raison de plus pour renforcer les mesures dépolluantes dans les maisons de retraite : entretien de l’air conditionné, des systèmes de ventilation, usage de produits ménagers bio, d’ameublement écolo, de peintures moins toxiques, etc., et meilleure aération générale (ouvrir davantage portes et fenêtres pour éliminer l’air vicié).

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Source : Bentayeb M. et coll., European Respiratory Journal, March 11, 2015, doi: 10.1183/09031936.00082414, http://erj.ersjournals.com/content/early/2015/03/11/09031936.00082414.abstract.