Autisme : l’accouchement, un moment clé ?

Des chercheurs de l’Inserm confirment le rôle du chlore et de l’ocytocine, l’hormone de l’accouchement, dans le développement de l’autisme.Un mécanisme qui pourrait mettre sur la piste d’un traitement préventif à la naissance...
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Le chlore neuronal ne diminue pas à la naissance chez les autistes

In utero, des niveaux de chlore élevés dans les neurones facilitent la construction du cerveau. À la naissance, le chlore diminue spontanément, sauf en cas de certaines pathologies cérébrales (épilepsies infantiles, trauma crâniens…). Il a été supposé qu’il en était de même chez les enfants autistes. C’est ainsi qu’en 2002 des chercheurs ont testé avec succès chez des enfants autistes un traitement par diurétique (pour diminuer la concentration neuronale en chlore). Aujourd’hui, de nouveaux travaux chez la souris confirment que le chlore ne diminue pas en cas de syndrome autistique. Encore mieux, l’administration juste avant l’accouchement d’un diurétique à des souris gestantes génétiquement programmées pour donner naissance à des souriceaux reproduisant un syndrome autistique, prévient le développement d’un syndrome autiste chez les descendants.

L’ocytocine contrôle l’expression du syndrome autistique

Autre découverte, l’ocytocine, également dite hormone de l’accouchement puisque c’est elle qui déclenche le travail, contrôle aussi la baisse du chlore dans les neurones. En effet, cette hormone agit comme le diurétique et prévient ainsi l’expression du syndrome autistique. Pour en apporter la preuve, une molécule connue pour bloquer l’action de l’ocytocine a été injectée à des souris gestantes, lesquelles ont donné naissance à des souriceaux ayant développé toutes les caractéristiques du syndrome autistique.

Toutes ces données suggèrent que l’ocytocine joue un rôle clé et qu’un traitement le plus précoce possible pourrait prévenir l’apparition de cette maladie…

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Source : Tyzio R. et al., Science, 7 février 2014, DOI : 10.1126/science.1247190.