14 à 20 % des décès par cancer sont dus à l’obésité

« Obésité et cancer » fait partie des thèmes forts qui seront discutés lors des 11èmes Journées francophones de nutrition à Bordeaux du 11 au 13 décembre 2013.En effet, encore peu connu, l’obésité est un des facteurs de risque modifiables du cancer.
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Quel est ce lien entre obésité et cancer ?

L’OMS prévoit plus de 700 millions d’obèses en 2015.

En France, on compte déjà près de 7 millions de personnes souffrant d’obésité, ce qui représente 15 % de la population. Autrement dit, l’épidémie d’obésité progresse parallèlement à celle des cancers… Ce qui est parfaitement logique si l’on considère qu’il existe un lien entre obésité et cancer. Ce lien est de mieux en mieux appréhendé et les recherches se poursuivent activement.

Selon une communication de Catherine Muller dans le cadre de ces 11èmes Journées francophones de nutrition, « une large étude épidémiologique a établi en 2003 qu’aux États-Unis, environ 14 % des décès par cancer chez l’homme et 20 % chez la femme seraient dus à l’obésité ».

L’obésité est aujourd’hui considérée comme un facteur de risque à part entière de certains cancers et notamment du cancer du sein, de l’œsophage, de l’endomètre et du rein. L’excès pondéral constitue aussi un facteur de mauvais pronostic, en particulier dans le cancer du sein et de la prostate, avec une diminution de la survie globale et une augmentation du risque de métastases.

Comment l’obésité agit-elle sur le cancer ?

Reste à comprendre comment l’obésité s’y prend pour augmenter les risques et les mauvais pronostics des cancers.

Selon les hypothèses les plus récentes, ce sont les cellules graisseuses (adipocytes) situées à proximité des tumeurs qui favorisent leur progression. Il existerait un dialogue entre les cellules tumorales et les cellules graisseuses qui serait amplifié chez les personnes obèses et qui rendrait les tumeurs plus agressives et plus résistantes aux traitements.

Des études sont en cours visant à contrer l’action des adipocytes, via des modifications d’hygiène de vie. En effet, outre l’incitation à la perte de poids, on peut agir en complément sur d’autres paramètres comme l’activité physique, connue inversement comme un facteur protecteur en cancérologie (en plus de la prévention et du traitement de l’obésité) et plus globalement sur le mode de vie des patients atteints d’un cancer. Bien entendu, à plus long terme, on pourrait imaginer, via la recherche, réussir à brouiller cette communication défavorable entre cellules tumorales et adipocytes…

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Source : 11èmes Journées francophones de nutrition, 11-13 décembre 2013, Bordeaux.