Prothèses mammaires et lymphome : quelle relation ?

Le décès d’une femme ayant porté des prothèses mammaires défectueuses de la marque PIP, ravive les craintes. Pour l’Association des porteuses de prothèses PIP (PPP), le lymphome dont a été victime cette femme est lié aux prothèses mammaires PIP.
Sommaire

Retrait de prothèses mammaires PIP défectueuses en mars 2010

À la fin de l’année 2009, les autorités ont été alertées d’une augmentation du nombre de cas de ruptures prématurées de prothèses mammaires pré-remplies de gel de silicone et fabriquées par la société PIP (Poly Implant Prothèse). Les résultats d’une enquête montrent alors que le gel de remplissage à base de silicone n’est pas le même que celui indiqué dans le dossier de conception du fabricant.

Le gel utilisé n’est pas indiqué pour un usage médical, mais uniquement industriel, ce qui peut expliquer les multiples cas de rupture. Selon l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), les risques de rupture et de suintement sont estimés à 10-11 % et ce, dès les premières années suivant l’implantation. Dès mars 2010, l’Agence a interdit l’utilisation de ces implants mammaires fabriqués par la société PIP.

Quelque 30.000 femmes sont porteuses de ces prothèses mammaires PIP

Les 30.000 femmes concernées (80% sont des porteuses de prothèses mammaires pour des raisons esthétiques et 20% pour des raisons de chirurgie réparatrice), soit 6% des femmes porteuses d’implants mammaires en silicone, ont été alertées et un suivi tous les six mois leur a notamment été recommandé.

Les conditions de prise en charge des examens et des éventuelles interventions de retrait ont été précisées (à savoir notamment que la réimplantation est remboursée pour les prothèses répondant à une reconstruction).

Aujourd’hui, ces femmes sont à nouveau inquiètes suite à l’annonce du décès d’une femme victime d’un lymphome, chez qui les prothèses mammaires PIP avaient été retirées.

Pour l’Association des porteuses de prothèses PIP (PPP), le lien entre le décès, le lymphome et le gel utilisé dans les prothèses mammaires ne fait aucun doute.

Pourtant, aucun élément ne permet aujourd’hui de le confirmer. Les derniers tests effectués sont plutôt rassurants. Selon les résultats d’analyses publiés en avril 2011, il existe « une importante hétérogénéité de la qualité des prothèses mammaires », un « pouvoir irritant du gel PIP que l’on ne retrouve pas sur les gels de silicone des autres prothèses », mais à ce jour aucun « effet génotoxique » n’a été identifié.

Les investigations doivent se poursuivre.

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Source : Communiqué de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), novembre 2011.