Maladie d’Alzheimer : la recherche mise sur le diagnostic précoce

Pourquoi s’acharner à vouloir diagnostiquer la maladie d’Alzheimer plus tôt ? Parce que lorsque symptômes il y a, la maladie a déjà atteint un stade avancé. Diagnostiquer plus précocement permettrait de pouvoir agir en amont, de freiner cette maladie et d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes. Explications du Dr Nathalie Cartier-Lacave, c hercheur au Laboratoire « Biothérapie des maladies neurodégénératives » de l’INSERM au Commissariat de l’Énergie Atomique de Fontenay-aux-Roses, et dont les travaux de recherche sur la maladie d’Alzheimer sont soutenus par la Fondation pour la Recherche Médicale.
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Diagnostic de la maladie d’Alzheimer : quel est l’enjeu ?

L’enjeu est majeur en termes de santé publique. La maladie d’Alzheimer touche plus de 800.000 Français, dont une personne sur 10 après 65 ans. En raison du vieillissement de la population, les projections annoncent 1,3 million de malades à l’horizon 2020. Si l’on considère les malades et les proches, 3 millions de personnes en France sont concernées directement ou indirectement.

Le coût pour la société est considérable, pour le patient et son entourage en termes de prise en charge physique et psychologique. « Nous avons besoin d’un diagnostic précoce, car comme pour toute maladie dégénérative et en particulier neurodégénérative, il faut intervenir tôt dans la maladie pour pouvoir stopper le processus à un stade où le patient a encore une qualité de vie acceptable, où ses fonctions cérébrales sont encore préservées, explique le Dr Nathalie Cartier-Lacave. Lorsque les premiers signes apparaissent, la maladie est déjà à un stade évolué ».

Aujourd’hui, le diagnostic n’est généralement porté qu’à un stade relativement tardif, quand le processus de destruction est déjà important, puisqu’il est orienté par les signes cliniques (troubles des fonctions cognitives et de la mémoire perturbant la vie quotidienne).

« Nous devons pouvoir identifier beaucoup plus tôt les personnes atteintes de cette maladie. »

Sur quoi repose le diagnostic actuel ?

Il repose sur des perturbations cliniques des fonctions cognitives que l’on mesure par des tests, mais souvent réalisés tardivement et combinés à des analyses complémentaires de plus en plus sophistiquées :

  • l’analyse du liquide céphalo-rachidien, dans le lequel on mesure deux marqueurs, la protéine amyloïde et la protéine tau ;
  • l’IRM montrant une atrophie de certaines régions du cerveau.

De nouveaux tests encore plus performants comme l’IRM fonctionnelle ou le TEP (tomoscintigraphie par émission de positions) visualisant les plaques amyloïdes dans le cerveau permettent aujourd’hui d’affiner le diagnostic et d’évaluer la sévérité de l’atteinte. Ces techniques pourront aussi servir de marqueurs pour suivre l’efficacité d’un traitement par exemple.

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Source : Avec la contribution du Dr Nathalie Cartier-Lacavechercheur au Laboratoire « Biothérapie des maladies neurodégénératives » de l’INSERM au Commissariat de l’Énergie Atomique de Fontenay-aux-Roses.