Que manger contre la maladie d’Alzheimer ?

La prévention dans le domaine de la maladie d’Alzheimer est un secteur très actif. C’est ainsi que faire travailler sa mémoire et développer ses relations sociales sont des activités vivement recommandées. Mais qu’en est-il de l’alimentation ? Certains aliments sont-ils protecteurs ? Le point sur cette question essentielle avec le Dr Catherine Thomas-Anterion, Neurologue, Docteur en Neuropsychologie, chercheur et membre de l'Observatoire B2V de la mémoire.
Sommaire

Existe-t-il des aliments qui protègent de la maladie d’Alzheimer ?

Les études qui permettraient de répondre objectivement à cette question sont très laborieuses à mener. Il n’est pas facile de savoir ce que mangent les gens ni depuis quand exactement, et pour mesurer les effets de certaines catégories alimentaires, il faut aussi tenir compte du mode de vie général (activité physique, liens sociaux…). Enfin, si l’on édicte des règles alimentaires, encore faudrait-il savoir à partir de quand les appliquer : dès l’enfance ou peut-on encore se rattraper après un certain âge ?

Dr Catherine Thomas-Anterion : « Beaucoup d’idées fausses circulent autour de l’alimentation et de la maladie d’Alzheimer. Il faut savoir que tous les régimes qui reposent sur un seul aliment, et ils sont nombreux, doivent être abordés avec une grande méfiance car il n’existe aucune étude scientifique ou clinique prouvant qu’un aliment donné améliore le fonctionnement de la mémoire ou ralentit les troubles de la mémoire. » Autrement dit, il n’existe aucun aliment efficace ni indispensable pour notre mémoire, ni en préventif ni en curatif.

Les Solutions naturelles

La solution phytothérapie

Le ginkgo biloba, souvent considéré comme la « plante du cerveau », est particulièrement recommandé dans les troubles cognitifs, de la mémoire et de la concentration liés à l’âge. À utiliser sous forme de cure.

La solution phytothérapie

Le ginseng, excellent stimulant général, exerce des bienfaits sur les capacités de concentration et les capacités mentales, nécessaires à une bonne mémorisation. À utiliser en gélules ou en tisane à partir de poudre de racine de ginseng.

Contre la maladie d’Alzheimer, le régime méditerranéen est le plus prometteur

Objectivement, seuls quelques travaux semblent montrer un petit effet protecteur alimentaire quant au développement de la maladie d’Alzheimer. Attention, l’alimentation n’empêche nullement les troubles de la mémoire, mais pourrait décaler leur survenue : « on fait simplement la maladie un peu plus tard », précise bien le Dr Catherine Thomas-Anterion. « On a l’impression que les personnes qui adoptent un certain type de régime alimentaire ont une évolution plus lente et plus favorable des maladies neurodégénératives ». Le régime qui ressort de ces études est de type méditerranéen : riche en fruits et en légumes, en aliments très antioxydants, notamment les fèves et le pourpier (dans le langage populaire le pourpier s’appelait la salade des centenaires), et pauvre en viande rouge. Il est déjà reconnu pour diminuer les facteurs de risque vasculaire et donc déjà préconisé pour le cœur et la santé en général.

Les fruits rouges seraient eux aussi protecteurs

D’autres études confèrent aux fruits rouges un impact favorable pour décaler la survenue de la maladie d’Alzheimer. Ces petits fruits sont très antioxydants (groseilles, myrtilles, Cranberry, etc.), mais aucun essai n’a pu déterminer la quantité nécessaire à consommer pour un effet maximal. Dr Catherine Thomas-Anterion : « On reste donc dans le flou. On retiendra que si l’on aime les fruits rouges, il ne faut surtout pas s’en priver ».

Quid du soja et du tofu

D’autres publications montrent que le soja et le tofu, des aliments là encore très antioxydants et sans graisse animale, pourraient être intéressants vis-à-vis de la maladie d’Alzheimer. Attention toutefois, car ces études ont été menées en Asie où l’on en consomme depuis le plus jeune âge. Or en Occident, beaucoup de personnes développent des allergies au soja. Là encore, pas de recommandation très claire : « pourquoi ne pas manger des yaourts au soja si on les supporte, mais aucune indication de quantité ne peut être donnée ».

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Source : En collaboration avec le Dr Catherine Thomas-Anterion, Neurologue et Docteur en Neuropsychologie, HDR. Chercheur associé dans le Laboratoire Etudes des Mécanismes cognitifs, Université Lyon2.