Paresseux, arrêtez de culpabiliser !

J’ai la flemme, je me sens fatigué, j’ai envie de ne rien faire, j’ai l’impression d’être un vrai Gaston Lagaffe… Quand on se sent paresseux, très souvent, on culpabilise, on s’en veut et l’on se juge très mal. Alors qu’en réalité, la paresse est un signal de notre corps ou de notre esprit, bien plus qu’une posture volontaire.Alors, comment comprendre et accepter cette fainéantise ?
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La vraie paresse n’existe pas

Si vous avez envie de ne rien faire, seulement de rester au lit, le qualificatif exact n’est sans doute pas « paresse ». Vous êtes simplement très fatigué, voire dépressif. Dans notre société où il faut toujours être plus productif, la tension continuelle finit par nous user. Et la fatigue est là. Si vous n’écoutez jamais cette fatigue, un jour ou l’autre, elle vous rattrape et vous paralyse. Elle vous impose de vous reposer. Au mieux, c’est une grosse fatigue paralysante, au pire une dépression.

Alors, quand vous vous jugez paresseux, posez-vous une question : qu’est-ce que je ressens au fond de moi. Un ras-le bol ? Une fatigue ? Une déprime ? Ou bien des peurs ? Car on peut aussi se sentir sans énergie devant une tâche qui nous angoisse.

Prenons l’exemple d’un étudiant qui pense : « Je ne suis pas capable de réussir ce concours. J’ai peur de le rater ». Alors, il ne se sent pas l’énergie de travailler. La peur, le manque de confiance peuvent aussi saper notre énergie. Et si l’entourage l’enfonce encore un peu plus en lui reprochant sa paresse, c’est certain, il ne réussira jamais. C’est en l’encourageant, en lui donnant confiance qu’il a des chances de trouver en lui l’énergie.

Alors, ne pensez plus jamais : « Je suis paresseux », observez plutôt ce que vous ressentez vraiment pour le décoder, vous comprendre et agir de manière adaptée. Et ne cherchez jamais à agir en force en mettant un mouchoir sur vos émotions négatives.

Et si j’écoutais cette paresse ?

La sensation de paresse nous pousse à ne rien faire. Avez-vous noté qu’actuellement il existe un grand retour de la méditation de pleine conscience ou mindfulness ? Il s’agit de temps passé au retour sur soi, sur le corps, les émotions, les sensations. Les temps de méditation, de prière ou d’introspection sont des antidotes à l’hyper action, même s’il ne s’agit nullement de paresse : pendant ces temps de retour sur soi, l’action n’est pas visible. Nous paraissons immobiles et inactifs. Pourtant, ce qui se passe dans notre cerveau dans ces moments est capital, exactement comme dans le sommeil. Sans un bon sommeil réparateur, vous deviendrez fatigué et inefficace. Sans temps de pause en état d’éveil, vous ne seriez pas efficace, car votre cerveau a besoin de réfléchir, de se poser, de laisser décanter les expériences et les projets, d’avoir des idées nouvelles…

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Source : André Raush, « Paresse, histoire d’un péché capital », Editions Armand Colin, 2013.