Faut-il abolir claques et fessées ? Interview du Dr Edwige Antier

La réponse est clairement oui, claques et fessées doivent disparaître. Rien ne justifie ces châtiments corporels proférés à l’encontre de nos enfants. Afin d’inciter les  parents à réfléchir et à changer leurs mauvaises habitudes, la Fondation pour l’Enfance s’est lancée dans une nouvelle campagne « Il n’y a pas de petite claque ! » pour que les violences éducatives ordinaires s’arrêtent. Nous en avons profité pour interroger Edwige Antier, célèbre  médecin-pédiatre et auteur du livre
© Istock
Sommaire

Qui sont ces parents qui recourent aux violences éducatives ordinaires ?

Dr Edwige Antier : Une enquête réalisée en 2007 par l’Union des familles en Europe relève l’incohérence du raisonnement : alors que 87 % des parents français affirment avoir déjà donné une fessée ; ils sont conscients de l’inefficacité de cette dernière en étant 85 % à déclarer que les enfants sont mal élevés.

Quel est l’intérêt de ces violences éducatives ordinaires ?

Dr Edwige Antier : Aucun, ils ont des effets néfastes sur le développement et le comportement des enfants ; des études sortent chaque mois, aux États-Unis surtout, qui montrent les effets négatifs sur le comportement des enfants et sur leurs capacités d’apprentissage, comme à développer de l’empathie envers autrui. En imagerie médicale par IRM, on montre comment les enfants qui ont reçu claques et gifles ont un hippocampe moins développé (partie du cerveau impliquée dans la régulation de l'humeur, la mémoire et l'apprentissage) et d’autres zones du cerveau.

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Source : Interview du Dr Edwige Antier, médecin-pédiatre et auteur en 2010 de « L'autorité sans fessées », Editions Robert Laffont.