Migraine : traiter la crise immédiatement

Selon une nouvelle évaluation, la migraine affecte 21% de la population, soit 10 millions d'adultes français. Très peu consultent, tandis qu'en cas de crise ils attendent trop longtemps avant de recourir aux médicaments, ce qui diminue très fortement l'efficacité.

En tenant compte des nouveaux critères diagnostiques de l'International Headache Society (IHS), lesquels incluent les migraineux « probables », la prévalence de la migraine dans la population générale est passée de 12% à 21%, soit un adulte français sur cinq. Pour ces 10 millions de personnes, la migraine altère considérablement leur qualité de vie et retentit sur toutes leurs activités : professionnelles, domestiques, sociales, familiales et récréatives, sans oublier l'impact important sur leur entourage.

Pourtant, 80% des migraineux ne sont pas suivis par un médecin. Si 60% ont déjà consulté un professionnel de santé, 40% ont ensuite renoncé à une prise charge, avec pour corollaire une forte automédication et un soulagement insuffisant des symptômes, avec en plus un risque de migraines chroniques. Au final, les patients suivis régulièrement ne représentent que 20% des migraineux.

Dans l'étude Framig 3, une enquête a été menée afin de tester les recommandations formulées par l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (ANAES).

Des migraineux qui ne sont pas sous traitement spécifique ont été interrogés à propos de leur dernière crise, à l'aide de ces quatre questions :

  • 1) Etes-vous soulagé de manière significative deux heures après la prise du médicament ?
  • 2) Tolérez-vous bien ce médicament ?
  • 3) Une seule prise médicamenteuse vous suffit-elle ?
  • 4) La prise du médicament vous permet-elle une reprise normale et rapide de vos activités sociales, familiales, professionnelles ?

Plus de 50% des patients ont répondu non à au moins une de ces questions. Or selon l'ANAES, une seule réponse négative justifie une prescription médicale, sur la même ordonnance, d'un anti-inflammatoire et d'un triptan, le tripan étant à prendre uniquement si le patient n'est pas soulagé deux heures après la prise de l'anti-inflammatoire.

Cette enquête montre que la négative à la première question est particulièrement fréquente : « absence de soulagement deux heures après la prise d'un médicament », laquelle se répercute directement sur la troisième question. Ainsi, en l'absence d'efficacité du médicament, les patients en utilisent un deuxième, voire davantage.La cause de cet engrenage est que la prise d'une spécialité pharmaceutique est trop tardive. Un tiers attendent en moyenne six heures avant de recourir à leur boîte à pharmacie. Or les médicaments sont d'autant plus efficaces qu'ils sont pris en début de crise, c'est-à-dire lorsque la crise est encore légère.

Migraineux, voici donc les recommandations :

1. consultez un médecin pour vos migraines, afin de bénéficier des traitements spécifiques et d'être bien suivi ;

2. en cas de crise, n'attendez pas, prenez le plus tôt possible votre médicament.

L'ANAES préconise un anti-inflammatoire suivi, deux heures plus tard, d'un triptan si l'effet du premier n'est pas satisfaisant. Il ne faut pas attendre davantage inutilement !

A lire

« La migraine », Pr André Pradalier aux éditions Odile Jacob.Une mine d'informations, très fiables, rédigées par le Pr Pradalier, spécialiste reconnu de la migraine. André Pradalier est médecin et professeur de médecine interne. Il dirige le centre « Migraines et céphalées » de l'hôpital Louis Mourier à Colombes. Il participe aussi activement au club « migraines et céphalées ».

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Source : Journée d'Amplis du MEDEC, parrainée par Astra-Zeneca, mars 2004.