Le plaisir sexuel au féminin

Une certitude : toutes les femmes revendiquent aujourd'hui leur droit au plaisir sexuel. Tout le monde en parle aussi et les magazines féminins ne cessent de vanter les recettes pour « plus de jouir » comme l'écrit, non sans pertinence, Isabelle Yuhel, dans son ouvrage sur les « femmes et leur plaisir »*. Mais au-delà (ou en de ça) de la jouissance « vendue comme un bien de consommation », qu'en est-il réellement du plaisir des femmes, vécu dans l'intimité de leur sexualité ?
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Il y a bien effectivement un fossé entre la sexualité dont on parle, et celle que l'on vit. A en croire les sondages par exemple, près de 95% des couples se disent pleinement satisfaits de leur vie sexuelle. De leur côté, les sexologues n'hésitent pas à parler de la « misère sexuelle des couples »… dont un tiers n'aurait plus du tout de relation sexuelle.

Chacune détient sa vérité sur son propre plaisir

Tout le monde parle sur le plaisir mais en réalité c'est du plaisir dont il est question. De quoi s'agit-il ? Toutes les femmes ressentent-elles le même ? Parlent-elles toutes de la même chose ? « Ordre et beauté, luxe calme et volupté ? ou bien désordre et sordide ? Ou bien…. ? » se questionne Isabelle Yuhel, partie à la rencontre de l'intimité des femmes… Et si c'est encore une définition univoque que vous recherchez, ce n'est pas la journaliste qui vous la donnera. Car vagabondant à travers les témoignages de nombreuses femmes de tous âges, I. Yuhel conclue « Chaque femme a son plaisir (…) le plaisir est science individuelle, il engage l'être entier, lui posant une question insoluble avec laquelle il doit pourtant se débrouiller (…). Inépuisable et éternelle question du plaisir et de la jouissance (…) A chacune de trouver sa vérité (…). » Une certitude : dans ce domaine, la norme n'existe pas. D'ailleurs, I. Yuhel s'autorise même un conseil à la fin de son livre « fuir, plus que tout, les clichés des autres. »

Le plaisir n'est pas une évidence mais un apprentissage

Les Drs Catherine Solano et Albert Barbaro, dans leur livre intitulé « Savoir aimer, les secrets du plaisir »** l'expliquent bien : l'accès au plaisir dans la sexualité n'est pas donné d'avance. C'est un apprentissage qui passe notamment par une meilleure connaissance de soi et de son partenaire. Catherine Solano précise notamment que « si l'on se connaît mal, on arrive difficilement à formuler ses propres désirs, à s'affirmer ». Comment alors demander à l'autre de procurer tout le plaisir recherché, si l'on ne sait pas soi-même exprimer ce que l'on attend de lui ?Puisque le plaisir ou l'accès au plaisir est un apprentissage (qui débute probablement très tôt dans la petite enfance, en dehors évidemment de toute sexualité), il est toujours possible d'en apprendre un peu plus et donc de « progresser » dans sa capacité à vivre et à ressentir le plaisir en amour. Il n'est pas rare qu'une femme vers 40 ans ou bien au-delà, éprouve des sensations de plaisir qu'elle n'a jamais ressenti jusque-là. Loin de s'éroder avec l'âge, celui-ci tend au contraire à s'amplifier. Plus il y a entente dans le couple et plus elles en éprouvent.

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