Péril en la maternité

La santé des tout-petits est en péril ? En pleine période de reprise de la natalité, les constatations sont alarmantes : sous-effectif dans les maternités, augmentation du nombre des prématurés, des grossesses multiples et de l'aide à la procréation chez des femmes de plus en jeunes.

Le réseau AUDIPOG, Association des Utilisateurs de Dossiers Informatisés en Périnatologie, Obstétrique et Gynécologique qui recueille les données de plus d'une centaine de maternités publiques et privées françaises, a rendu des conclusions inquiétantes sur la santé des nouveau-nés.

Grossesses multiples en pleine croissance

En 2001, le nombre de bébés issus de grossesses multiples (jumeaux, triplés…) était de 33.000, contre 21.000 en 1995. Les experts incriminent les traitements contre l'infertilité. En effet, avec les progrès scientifiques, l'aide à la procréation médicalement assistée est de plus en plus usitée, mais surtout, par des femmes de plus en plus jeunes souhaitant un enfant « sans attendre ». Actuellement, près d'un tiers des femmes qui accouchent grâce à ces techniques ont moins de 30 ans.

Augmentation persistante des prématurés

Selon les experts, « le nombre d'enfants prématurés explose. » Il est passé de 44.000 en 1995 à 56.000 en 2001. L'augmentation du nombre des grands prématurés (nés avant la 33e semaine de grossesse) est encore plus inquiétante : de 8.800 en 1995 à 11.200 l'an dernier. Certes, avec la hausse de la natalité (778.000 naissances en 2001 contre 729.000 en 1995), cette augmentation semble logique, mais elle n'en demeure pas moins dangereuse pour tous ces bébés ne pesant souvent guère plus d'un kilo et qui resteront « lourdement handicapés » à vie. De plus, les traitements de la stérilité contribuent également à amplifier cette prématurité. Le mode de vie des femmes est aussi sur la sellette. Les femmes enceintes ne prennent pas suffisamment de précautions et poursuivent la plupart du temps leur activité professionnelle impliquant stress et déplacements.

Hausse des césariennes

Et enfin, la pratique de la césarienne est également mise en cause dans ces évolutions : elle est passée de 16,3% en 1998 à 18,3% en 2001.

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Source : Rapport de l'Audipog, Association des Utilisateurs de Dossiers Informatisés en Périnatologie, Obstétrique et Gynécologique, août 2002.