Campagne antitabac "Révélation" : le bilan

Du 23 juin au 7 juillet, une campagne télévisée lancée par l'Assurance maladie et l'INPES (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) « révélait » au grand public que la fumée de cigarette contenait des traces d'acide cyanhydrique, de mercure, d'acétone et d'ammoniac. S'inscrivant dans une démarche globale de communication sur les risques du tabac, cette campagne a mobilisé l'opinion et le grand public. L'heure du bilan.

900.000 appels dans la soirée du 23 juin !

Les spots télévisés diffusés en juin et juillet renvoyaient à un numéro vert. Durant les deux semaines de campagne, 1.200.000 appels sont parvenus aux répondeurs, dont 900.000 pour la seule soirée du 23 juin, au moment de la phase interpellative de la campagne.

En appelant à ce numéro, on obtenait plusieurs sources d'informations supplémentaires, notamment le site Internet www.jeveuxlaverite.com et le numéro de la ligne d'aide à l'arrêt Tabac Info Services (0 825 309 310). On a ainsi dénombré plus de 18.000 connections sur le site Internet et plus de 267.000 pages lues, soit environ 15 pages par internaute. Quant au volume d'appels à Tabac Info Service, il a été dix fois plus important qu'en période ordinaire durant les premiers jours de la campagne.

Par ailleurs, une évaluation de l'impact de la campagne a été réalisée du 11 au 23 juillet auprès d'un échantillon de 896 personnes représentatif de la population des 15 ans et plus.Un peu plus du tiers des sujets interrogés (36%) se souvient spontanément de la campagne « Révélation » et peut ainsi restituer des éléments de contenu ou de forme (« la fumée de cigarette contient des produits toxiques », « l'écran noir », « les interviews de fumeurs »).

Quel est l'avis des personnes interrogées sur la campagne ?

La majorité (83%) l'a aimée. L'agrément positif est toutefois plus fort chez les non-fumeurs que chez les fumeurs. Parmi les critiques relevées chez les 17% de personnes qui ne l'ont pas aimée, on trouve deux opinions contradictoires : pour 8% des interviewés les spots étaient « trop alarmants », tandis que pour 5% le ton n'était pas suffisamment dissuasif ou choquant pour parler du tabac et de ses dangers.

La moitié des fumeurs ayant vu la campagne estime finalement qu'elle les a incités à réfléchir sur leur tabagisme ; 31% déclarent qu'elle va les pousser à arrêter. Les non-fumeurs ont également été touchés (renforcement de leurs convictions, tabagisme passif, etc.) et sont beaucoup plus nombreux à s'être sentis concernés par le tabac après avoir vu les films « Révélation » que lors des précédentes campagnes de communication.

Ces quelques résultats, permettent de tirer un bilan plutôt positif de cette première phase : le grand public se souvient très bien des films diffusés et de leur message. Cette campagne, globalement appréciée, a en outre réussi à toucher les fumeurs comme les non-fumeurs. Les fumeurs sont incités, sinon à arrêter leur consommation, tout du moins à s'informer sur les risques et à réfléchir sur leur tabagisme.

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Source : INPES, Alcool Actualités n°29, septembre 2002.