Arrêt du tabac : difficile mais pas impossible !

Les fumeurs savent aujourd'hui que fumer est dangereux. Mais ils sont nombreux à ne pas (vouloir) connaître les vrais chiffres de la mortalité imputable au tabagisme : 4 millions de morts par an dans le monde, 60.000 rien qu'en France ! Enfin, 50% des fumeurs réguliers vont mourir prématurément.

Pourtant, la majorité des fumeurs émet le souhait de vouloir arrêter de fumer et si chaque année, environ un tiers des fumeurs tente un sevrage, moins de 10% parvient à un arrêt complet et durable. Des échecs répétés ne doivent cependant pas décourager le fumeur car il n'est jamais trop tard pour rompre avec ses habitudes tabagiques : on sait en effet que le sevrage effectué même après 65 ans augmente substantiellement l'espérance de vie.

Mais pourquoi est-il si difficile d'arrêter ?

Certes, il y a l'impact psychologique de la prise de poids, fréquente à l'arrêt du tabac, invoquée par de nombreux fumeurs, généralement parmi les moins de 50 ans ; mais on sait aujourd'hui que les patchs à la nicotine ou le bupropion (Zyban) aident à limiter la prise de poids, voire la neutralisent durant toute la période de sevrage.Après cette phase, c'est un nouvel équilibre qui devra être trouvé, avec une nouvelle hygiène de vie faisant la part belle à l'activité sportive, à de nouvelles règles alimentaires qui aideront l'ex-fumeur à ne pas prendre de poids.

En réalité, on sait bien peu de choses sur les raisons de ces échecs répétés. Les scientifiques se tournent de plus en plus vers des explications biochimiques mettant en oeuvre des neuromédiateurs comme la dopamine, le GABA (acide gamma-amino-butyrique) qui sont également impliqués dans certaines maladies psychiatriques, notamment la schizophrénie (or, on sait que pratiquement tous les schizophrènes sévères sont de gros fumeurs) ou la dépression.

L'espoir de nouveaux médicaments d'aide au sevrage tabagique

L'arrêt du tabac n'est pas du tout une affaire de volonté. Certains individus ont plus de difficultés que d'autres pour arrêter de fumer ; sans doute ont-ils une prédisposition génétique, se traduisant par des différences biochimiques, qui font d'eux des individus plus sensibles et plus dépendants à la nicotine. On peut espérer que dans les années à venir, de nouveaux médicaments pourront leur être proposés pour leur faciliter la rupture définitive avec le tabac.

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Source : Rigotti N., Treatment of tobacco use and dependence. N. Eng. J. Med., 346 (7) : 506-512, 2002. INPES, Tabac Actualités n°29, septembre 2002.