Insomnie : mélatonine ou somnifère ?

De nombreux Français prennent des somnifères et des anxiolytiques pour lutter contre leurs insomnies. Ils doivent en supporter les effets secondaires, dont la dépendance et l'accoutumance. La mélatonine, hormone sécrétée uniquement la nuit, représente une alternative très intéressante pour retrouver un sommeil récupérateur. Explications du Dr Catherine de Goursac*, depuis le congrès de la Société française de médecine esthétique.
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En quoi la mélatonine peut-elle aider les insomniaques ?

Dr de Goursac : Par définition, les insomniaques sont des personnes qui dorment moins de 7 heures par nuit. Ils représentent 20 à 30% de la population, et 70 à 85 % après 65 ans. Il n'est pas rare non plus que les personnes autour de 50 ans présentent des phases de sommeil décalées. Le sommeil est composé de deux phases, le sommeil profond, qui permet une récupération musculaire, et le sommeil paradoxal (période des rêves), qui permet une récupération psychologique. Des expériences menées sur des chats montrent très bien qu'ils deviennent fous à partir du moment où on les empêche de rêver. Les rêves sont donc bien essentiels pour assainir notre climat psychologique. Avec l'âge, les phases de sommeil profond et paradoxal tendent à se désorganiser, ce qui perturbe la récupération physiologique et psychologique. C'est ici que la mélatonine intervient car cette hormone est capable de recaler les phases de sommeil et peut donc représenter un traitement très efficace de certains troubles du sommeil. La mélatonine n'augmente pas systématiquement la durée du sommeil mais le recadrage des phases de sommeil profond et paradoxal entraîne un bien-être général. Idéalement, avant de donner de la mélatonine à quelqu'un, il faudrait s'assurer que cette personne présente bien une carence en cette hormone. Or le dosage de la mélatonine ne se fait pas couramment, tout simplement parce qu'elle est uniquement sécrétée la nuit. L'idée est donc de prescrire initialement de la mélatonine à petites doses et d'ajuster progressivement en fonction des résultats et aussi en fonction de chacun. Il faut donc y aller doucement et arriver à trouver le bon dosage au cas par cas.Comparativement aux somnifères et aux anxiolytiques, la mélatonine est très avantageuse. En effet, rappelons que ces deux classes médicamenteuses entraînent une dépendance et une accoutumance. C'est-à-dire qu'on ne peut plus dormir sans en prendre et qu'au bout d'un moment ils ne sont plus efficaces, ce qui oblige à augmenter continuellement les doses. A la longue, les psychotropes s'accompagnent également de troubles de la mémoire et d'une diminution de la vigilance.

Quels sont les autres effets de la mélatonine ?

Dr de Goursac : La mélatonine est un puissant antioxydant. Il n'est donc pas néfaste de donner de la mélatonine. Elle est aussi un très puissant stimulateur de l'hormone de croissance. Par précaution, cette hormone est interdite en France et c'est très bien comme ça. L'hormone de croissance semble être la mère de toutes les hormones, la plus efficace à tout niveau sur tous les organes. Il est donc intéressant de disposer de moyens naturels pour augmenter cette hormone de croissance.

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Source : Congrès de la Société française de médecine esthétique, octobre 2007.