La douleur est un symptôme de la dépression

Tristesse, perte d'intérêt, ralentissement, pensées suicidaires… sont des symptômes bien identifiés de la dépression. Beaucoup moins connues et donc peu prises en charge sont les douleurs corporelles comme des lombalgies ou l'arthrite. Or, ne pas reconnaître ce symptôme fréquent retarde souvent le diagnostic de la dépression.

Penser à l'association douleur / dépression

Les outils utilisés classiquement pour faire le diagnostic de la dépression (échelles de dépression, critères diagnostics du DMS IV) ne tiennent pas compte de ce symptôme de la dépression que sont les douleurs corporelles. Pourtant, il s'agit d'un symptôme rapporté très fréquemment par les personnes souffrant de dépression. Il est à classer parmi les symptômes dits physiques de la dépression, dont les plus connus sont les troubles du sommeil et de l'appétit. Selon les spécialistes, cette association de symptômes psychiques et corporels est liée au fait que le traitement des informations douloureuses et la régulation de l'humeur ont lieu dans les mêmes aires cérébrales et utilisent des voies nerveuses communes.

Douleur corporelle et dépression : un lien méconnu

Selon une enquête d'opinion, le grand public ne connaît pas ce lien entre dépression et douleur corporelle. Celle-ci a consisté à interroger près de 400 adultes ayant eu une dépression dans les cinq années précédentes : 72% ne savaient pas avant leur diagnostic de dépression que les douleurs corporelles sont un symptôme de la dépression. Pourtant, 79% reconnaissaient avoir ressenti de telles douleurs qu'ils qualifiaient de gênantes, voire très gênantes. Et effectivement, on estime que 75 à 80% des personnes souffrant de dépression qui consultent leur médecin traitant, présentent également des symptômes douloureux. Ne pas tenir compte de cette association a des conséquences sur le diagnostic et le traitement de la dépression. Les douleurs exprimées par les malades peuvent fausser le diagnostic de dépression et ainsi être une des causes de retard ou d'absence de diagnostic de la dépression. Il faut également savoir que la durée et l'importance des symptômes douloureux sont des facteurs prédictifs de la sévérité de la dépression. Et enfin, ne pas traiter la douleur corporelle d'une personne atteinte de dépression augmente le risque de rechute. La dépression étant déjà une maladie sous-diagnostiquée et peu prise en charge, il serait dommage qu'une lombalgie soit traitée isolément, alors qu'elle est directement associée à une dépression...En pratique, des douleurs physiques comme des lombalgies, de l'arthrite, de l'arthrose ou même des douleurs abdominales, doivent faire penser à rechercher la présence d'une dépression. Le traitement de la dépression devra alors s'attaquer à l'ensemble des symptômes psychiques et physiques.

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Source : MEDEC 2006, Point presse Lilly et Boehringer Ingelheim.