La thérapie cognitive efficace contre la dépression

Chez les patients atteints de dépression légère à modérée, une psychothérapie par la thérapie cognitive a un effet bénéfique aussi marqué qu'une psychothérapie de type comportementale... et supérieur à celui des médicaments antidépresseurs.
Sommaire

Le doute n'est plus permis: le traitement de la dépression par les psychothérapies de type cognitives est efficace. Ce type de traitement est plus efficace que les traitements placebo. Son efficacité est analogue à celle des psychothérapies de type comportementales et plus marquée que celle des médicaments antidépresseurs. C'est ce qui ressort de la compilation de toutes les études randomisées ayant comparé la thérapie cognitive à un autre type de traitement, soient 48 études ayant porté sur plus de 2700 patients en tout.

Une démonstration sans ambiguité

Dans les 20 essais ayant comparé une thérapie cognitive à un traitement placebo ou à la mise sur une liste d'attente, l'amélioration a été supérieure de 30 % chez les patients traités par thérapie cognitive. Dans les 17 essais ayant comparé la thérapie cognitive aux antidépresseurs, l'amélioration des patients a été de 15 % plus marquée en moyenne dans les groupes traités par psychothérapie et non par médicament. De plus, sur 8 essais ayant comporté un suivi d'une durée de un an, 5 ont suggéré un effet préventif de la thérapie cognitive sur les rechutes de dépression. Dans les 13 essais ayant comparé la thérapie cognitive à la thérapie comportementale, aucune différence significative n'a été notée. Les autres essais étaient trop divers pour qu'on puisse en tirer une conclusion ferme.

Les psychothérapies comportementales et cognitives, traitements de premier choix de la dépression

Les psychothérapies qui ne sont pas inspirées de la psychanalyse ont souvent été critiquées par des professionnels estimant que leur efficacité était mal établie. Freud prédisait que si on ne traitait que les symptômes des patients, et non les " complexes " sous-jacents aux manifestations extérieures de la souffrance (comme le font les thérapies cognitives et comportementales), on assisterait à des rechutes ou à des substitutions de symptômes. Autrement dit, il prévoyait que les patients guéris d'un trouble du comportement seraient atteints d'un autre trouble, tout aussi gênant, qui prendrait la place du premier. Mais ces prédictions ne se sont pas vérifiées, et les rechutes et substitutions de symptômes, soigneusement guettées, se sont surtout signalées par leur absence.

A l'heure actuelle, étant donné les résultats des essais, et l'absence d'effet indésirable démontré des thérapies cognitives et comportementales (alors que tous les médicaments antidépresseurs ont des effets indésirables), ces psychothérapies représentent le premier choix de traitement de la dépression.

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Source : " Cognition " et " Thérapies comportementales " In Gregory R.L. " Le cerveau, un inconnu " Robert Laffont éd., Paris 1993 : 204 ; 1349-1352. " Cognitive (thérapie) " In Postel J. et coll. " Dictionnaire de psychiatrie et de psychopathologie cliinique " Larousse éd., Paris 1993 : 119-120. " Revue : la thérapie cognitive exerce un effet bénéfique équivalent à celui de la thérapie comportementale et supérieur à celui des antidépresseurs dans la dépression légère à modérée " EBM journal 2000 ; (20) : 22.