Psycho : Nous ne sommes pas seulement des consommateurs !

Au lieu de considérer nos semblables comme des êtres humains qui ont des choses à partager avec nous, des horizons à nous ouvrir, des connaissances à nous apprendre, du bonheur à nous apporter, nous sommes baignés dans un milieu social qui nous incite à les considérer comme des consommateurs. Et le pire est encore quand on nous oblige à considérer l'autre comme un porte-monnaie ambulant.

Cela se produit actuellement systématiquement dans les commerces. Quelques exemples ?

Une jeune femme entre dans une parfumerie et demande, pour faire un cadeau, un parfum léger pour homme. Celui qu'on lui propose lui semble au contraire très lourd ! La vendeuse lui en fait respirer un deuxième tout aussi fort. C'est seulement au quatrième essai qu'elle trouve enfin une fragrance qui correspond à sa demande. Que s'est-il passé ? Ce mois-ci, la parfumerie a acheté en grandes quantités un parfum avec une forte remise. Les vendeuses ont l'ordre de le présenter en premier choix, quelle que soit la demande de l'acheteur. Il demande un parfum léger ? On le lui présente. Il demande un parfum fleuri, c'est le même. Il recherche une odeur boisée, idem. Épicé, poivré, sucré… Qu'importe, on essayera à tout prix de vous faire acheter le parfum pour lequel la marge est la plus forte. Si vous insistez pour demander autre chose, on vous proposera à contrecoeur un autre flacon, parce qu'il vaut quand même mieux faire une vente moins rémunératrice que pas du tout !

Avez-vous été respecté ? Aucunement. On vous méprise carrément et l'on cherche simplement à vous soutirer le plus d'argent possible. Vous êtes un consommateur.

Cela se produit dans tous les domaines : on vous propose un compte épargne, pour avoir une prime, alors que vous n'y avez aucun intérêt, on vous déconseille un appareil électroménager sous des prétextes mensongers pour vous vendre celui dont la marge est la plus forte, on fait semblant de vous consentir un rabais, etc.

Or, être considéré seulement comme un portefeuille finit par vous rendre méfiant lorsque vous en prenez conscience. Vous finissez par vous demander quel est l'intérêt de celui qui vous parle et s'il cherche à vous soutirer quelque chose. Vous vous retrouvez donc en position de manque de confiance systématique envers l'autre. C'est un peu comme si vous subissiez constamment des attaques contre lesquelles il vous faut vous défendre si vous ne voulez pas être plumé. Cette façon de fonctionner de notre société contribue peut-être à ce sentiment de méfiance, de repli sur soi que nous observons. Car il ne se produit malheureusement pas seulement dans le commerce, mais aussi dans les relations avec les autres. Vous avez certainement entendu dire qu'il faut « cultiver son carnet d'adresses ». On ne parle plus d'amis, mais une personne est considérée comme une nouvelle adresse.

Alors, si vous voulez sortir de cette « objétisation » de l'être humain, vous sentir bien dans votre peau, sachez faire exactement le contraire. Cultivez les amis qui vous apportent des sourires, de la joie, de la bonne humeur, du bon temps, et rien d'autre. Appréciez ceux qui savent aimer, ceux qui ne sont ni des consommateurs, ni des adresses, ni des contacts, mais des personnes agréables et qui ne vous demandent rien d'autre. Cela vous fera un bien fou pour contrebalancer ce que vous vivez au fil des jours…

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