Prothèses mammaires en silicone : menace de rupture

Après avoir été lavées de tout soupçon concernant des risques de cancer et de maladies auto-immunes, les prothèses mammaires à base de silicone ont de nouveau été autorisées en France. Reste aujourd'hui le risque de rupture de la poche. Celui-ci vient de faire l'objet d'une réévaluation.

La rupture de la poche, susceptible de laisser s'échapper de la silicone, qui dans certains cas peut déclencher des siliconomes, représente un des dangers liés à l'utilisation des implants mammaires en silicone. Or ce risque reste encore aujourd'hui mal évalué. Les résultats d'une étude danoise contribuent à combler ce vide. Sans vouloir être alarmistes, ils appellent à la prudence.

La seule façon d'évaluer correctement ce risque est un suivi annuel par IRM. Des patientes ayant reçu des implants au moins trois ans auparavant ont passé une première IRM. A cette époque, 317 prothèses étaient encore intactes. Deux ans plus tard, 280 d'entre elles étaient en place, parmi lesquelles, 33 ruptures avérées (10%) et 23 possibles (7%) ont été identifiées. Ainsi, 5,3 ruptures certaines sont susceptibles de se produire pour 100 implants chaque année.L'âge de l'implant était bien le facteur prédictif le plus important : le risque est multiplié par trois pour des prothèses de 6-7 ans par rapport à des implants de 3 à 5 ans.

Les auteurs constatent cependant les progrès de fabrication. En effet, celles à double enveloppe sont à risque minime comparées aux autres. Ainsi, l'absence de rupture pour les implants les plus modernes posés il y a trois ans serait de l'ordre de 98% à cinq ans et de 85% à 10 ans.

En conclusion, entre la troisième et la dixième année après l'implantation, 15% des prothèses sont susceptibles de se rompre. A côté des chirurgiens qui annoncent une durée de vie de 10 ans, mieux vaut suivre les recommandations de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) : procéder à un suivi soutenu et attentif avec un contrôle tous les cinq ans au minimum.

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Source : Holmich L.R. et coll., Arch. Surg., 138 (7) : 801-806, 2003.