Cancer de la prostate : une nouvelle chimiothérapie

Les formes avancées de cancer de la prostate deviennent rapidement résistantes à la chimiothérapie. Les recherches sur le Taxotère donnent des résultats encourageants, avec l'espoir d'une meilleure prise en charge du traitement du cancer de la prostate, se traduisant par une amélioration de la qualité de vie et des douleurs de ces patients.

Avec 40.000 nouveaux cas par an en France, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l'homme et augmente dans tous les pays industrialisés. Cette dernière constatation est reliée, en partie, à un dépistage de plus en plus actif. Même s'il n'existe pas à ce jour de consensus, l'Association française d'urologie recommande tous les ans à partir de 50 ans, un touché rectal et un dosage du PSA (antigène spécifique de la prostate).

Comme pour tous les types de cancers, la prise en charge est d'autant plus efficace qu'elle est entreprise précocement. Et plus les tumeurs sont avancées, plus les résistances aux traitements sont importantes. Dans ce domaine, les travaux menés par le CNRS en partenariat avec Rhône Poulenc Rorer, devenu Aventis, sur une molécule dénommée Taxotère (docétaxel), suscitent beaucoup d'espoirs.

Cette étude a été réalisée dans 24 pays sur 1.000 patients âgés de plus de 65 ans et atteints d'un cancer métastasique hormono-résistant. Répartis en deux groupes, certains recevaient du Taxotère, d'autre de la mitoxantrone (chimiothérapie de référence), toujours en association avec de faibles doses de corticoïdes. Les patients traités par la première molécule ont bénéficié d'une bien meilleure amélioration de la qualité de vie et des douleurs. Les résultats sont particulièrement positifs sur les douleurs osseuses. En outre, la durée de vie est allongée (de trois mois en moyenne).

De telles données sont similaires à celles obtenues antérieurement par une autre étude américaine, tant au niveau de la qualité de vie que des douleurs.

Aujourd'hui, l'indication du Taxotère dans les tumeurs de la prostate a été retenue par la Food and Drug Administration. Bientôt, l'Agence européenne du médicament devrait faire de même.

A noter que d'autres molécules de la même famille que le Taxotère, les taxanes, font également preuve d'une certaine efficacité. D'ici quelques années, l'arsenal thérapeutique des tumeurs de la prostate actuellement résistantes aux chimiothérapies, pourrait se composer de plusieurs types de médicament.

Pour en savoir plus : Association française d'urologie

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Source : CNRS et Aventis, présentation au congrès de l'ASCO (American Society of Clinical Oncology), juin 2004.