Cancer colorectal : les personnes de 50 à 74 ans invitées à un dépistage

Dans les prochains mois, 16 millions d'assurés de 50 à 74 ans recevront une lettre les conviant à un dépistage organisé du cancer colorectal. En France, celui-ci est la deuxième cause de décès par cancer avec près de 17.000 victimes par an.

Le cancer colorectal : 32e cancer le plus fréquent

Troisième cancer après celui de la prostate et du sein, le cancer colorectal est fréquent, mais reste méconnu en France. Il regroupe deux types de cancer voisins, le cancer du côlon et celui du rectum. En 2005, plus de 37.000 nouveaux cas ont été détectés. A titre de comparaison, 62.000 nouveaux cas du cancer de la prostate chez l'homme et 40.000 cancer du sein chez la femme ont été découverts la même année. Depuis 2000, le taux de mortalité a diminué, mais 17.000 décès ont néanmoins été comptabilisés en 2005.Si la campagne actuelle vise à informer la population en général, elle cible surtout la tranche des 50-74 ans. En effet, 94% des cancers surviennent après 50 ans. Grâce aux progrès des techniques de dépistage, une participation de 50% à ce test réduirait le taux de mortalité d'environ 20%. Dépisté tôt, ce cancer peut en effet être guéri dans neuf cas sur dix. Aujourd'hui, seul un cas sur cinq est détecté au stade précoce de la maladie.Les probabilités de développer la maladie varient, de plus, en fonction de l'individu, le risque s'accentuant avec les antécédents familiaux. À partir de 55 ans, l'incidence augmente plus rapidement chez les hommes que chez les femmes : en 2000, l'âge médian de diagnostic du cancer colorectal était de 72 ans pour l'homme et de 75 ans pour la femme. Il reste néanmoins fortement conseillé de se faire suivre régulièrement, car les signes avant-coureurs demeurent souvent invisibles et la détection précoce augmente nettement les chances de survie.Du 13 septembre au 14 octobre 2008, l'Institut national du cancer (Inca) lance une campagne télévisuelle et radiophonique destinée à informer le grand public sur ce cancer trop souvent oublié. Initié par les pouvoirs publics dès 2002 dans 23 départements pilotes, le dépistage organisé du cancer colorectal sera étendu à l'ensemble du territoire d'ici à là fin de l'année 2008. L'opération de sensibilisation est simple : 16 millions de personnes âgées de 50 à 74 ans recevront un courrier les invitant à se rendre chez leur médecin traitant pour s'informer et demander le test de dépistage, Hemoccult II®. Ce dernier consiste en un prélèvement de selles à domicile et en l'envoi de l'échantillon au laboratoire d'analyses référencé dans une enveloppe pré-affranchie. En cas de résultat négatif (97% des cas), il est conseillé de renouveler le test tous les deux ans et d'alerter son médecin en cas de symptômes inquiétants (saignement dans les selles, diarrhée et constipations inhabituelles, douleurs abdominales et amaigrissement). Si le test se révèle positif, cela ne signifie pas le diagnostic d'un cancer, mais seulement la présence de sang occulte dans les selles analysées. Pour en identifier l'origine, le médecin prescrit alors une coloscopie (exploration visuelle de l'intestin sans anesthésie générale) réalisée chez un gastroentérologue.Outre ces moyens de détection de la pathologie, il est néanmoins conseillé d'avoir une bonne hygiène de vie. Aujourd'hui, les causes des cancers colorectaux ne sont pas intégralement identifiés, mais plusieurs facteurs contribuent toutefois à leur survenue : comme dans d'autres types de cancer, une mauvaise nutrition et une consommation excessive d'alcool et de tabac sont des facteurs de risques non négligeables. Les études montrent aussi l'effet néfaste d'une consommation excessive de charcuterie et de céréales raffinées (pâte, riz, pain..) et soulignent le rôle protecteur des légumes. L'influence d'autres aliments comme les viandes, les fibres et les fruits reste à prouver.

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