Devenir mère avec une sclérose en plaques : un défi réalisable !

La Sclérose en plaques (SEP) frappe des adultes jeunes, particulièrement des femmes (1/3 des malades), entre 20 et 40 ans. C'est l'âge des projets, on construit sa carrière professionnelle, on organise sa vie personnelle et on envisage d'avoir des enfants. Or, cette maladie insidieuse et handicapante qui se manifeste par poussées, bouleverse brusquement l'ensemble de ces projets et cette question : « peut-on être mère lorsque l'on est touchée par la sclérose en plaques ? » sera l'une des premières interrogations. Dans ce domaine, l'avancée des connaissances médicales permet aux spécialistes d'affirmer que la grossesse n'aggrave pas l'évolution de la maladie et ne représente pas de risque pour le bébé !

La grossesse n'aggrave pas la maladie !

Jusque dans les années cinquante, les neurologues contre-indiquaient la grossesse. Par la suite, ils ont douté jusqu'aux années quatre vingt. En effet, plusieurs études montraient que la grossesse avait plutôt un effet favorable sur l'évolution de la maladie : le nombre des poussées diminue sensiblement au cours du premier trimestre, puis de façon spectaculaire durant le troisième trimestre avec une réduction de la fréquence des crises de 70% par rapport à l'année précédente. En revanche, on observait une réactivation des poussées pendant les trois premiers mois suivants avant un retour au niveau « habituel ». Cette pathologie n'est donc pas aggravée par la grossesse, ni par l'accouchement ; au plus, les poussées sont décalées dans le temps. Par ailleurs, ces données suggèrent une relation entre la SEP et les hormones sexuelles. Reste bien sûr à comprendre pourquoi et comment, mais cette piste ouvre une voie de recherche thérapeutique suggérant une utilisation possible des hormones sexuelles pour traiter la SEP.

Pas de risque pour l'enfant

L'accouchement, pouvant être réalisé sous anesthésie péridurale, ne représente pas un facteur aggravant. L'allaitement est autorisé et même conseillé car la sécrétion hormonale impliquée semble aider le système de défense immunitaire à retrouver son état antérieur. Les enfants de parent(s) atteint(s) d'une SEP ne présentent pas plus d'anomalies congénitales que les autres enfants. Le risque qu'ils soient eux aussi atteints d'une SEP est minime, et dans tous les cas inférieur au risque pour des parents normaux d'avoir un enfant porteur d'une malformation.

La maman devra bien sûr gérer les contraintes du quotidien selon ces capacités physiques. Une information médicale aux gestes maternels et surtout un soutien psychologique représenteront une aide considérable à ne pas négliger. La sclérose en plaques est une maladie grave, progressivement invalidante, qui se répercute sur tout l'entourage. Il est donc conseillé d'articuler sa vie de famille autour de cette pathologie le plus tôt possible. Il est également indispensable d'expliquer précisément cette affection à ses enfants, notamment afin d'éviter un rejet à l'adolescence.

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