Le diabète augmente-t-il le risque d'Alzheimer ?

Le risque de développer une maladie d'Alzheimer est multiplié par 1,5 à 3 chez les personnes atteintes d'un diabète. Inversement, l'insuline et un bon équilibre de la glycémie en général semblent améliorer la mémoire.

Diabète et Alzheimer, une surprenante relation

Il semblerait que le diabète augmente le risque de développer une maladie d'Alzheimer. Il faut dire que ces deux maladies, dont la fréquence augmente avec l'âge, ont certains points communs. Toutes deux élèvent le risque d'accident vasculaire cérébral par exemple. Le syndrome métabolique, qui se caractérise par l'association de plusieurs affections (hypertension artérielle, excès de cholestérol, de triglycérides, obésité abdominale et hyperglycémie), est connu pour augmenter le risque de maladie d'Alzheimer d'environ deux fois et demie. Bref, selon les dernières données, les diabétiques de 69 à 75 ans voient leur risque d'être atteint d'une maladie d'Alzheimer multiplié par 1,6 à 2,9, soit au maximum trois fois plus de risques que les personnes indemnes de diabète.

L'insuline, un nouveau traitement de la mémoire ?

Les mécanismes reliant ces deux maladies ne sont pas encore connus. Mais la question est maintenant de savoir si le traitement du diabète permet de prévenir efficacement cette évolution vers Alzheimer.

Il semble que ce soit le cas, comme le suggèrent certaines études montrant que les performances cognitives sont meilleures chez les sujets diabétiques bien contrôlés, c'est-à-dire dont la prise en charge permet un bon équilibre de la glycémie. L'insuline n'est pas étrangère à ce phénomène. Cette hormone augmente l'utilisation du glucose dans certaines régions du cerveau et influe l'activité cérébrale. Par ailleurs, selon certaines études, l'injection d'insuline chez des sujets sains s'accompagne d'une élévation de la mémoire dans les trente minutes. Et des injections répétées plusieurs jours de suite chez des personnes souffrant de troubles de mémoire entraînent une légère et réversible amélioration des performances. Inversement, une insulinorésistance est néfaste aux fonctions cognitives. Pour l'instant, les études n'ont pas dépassé une vingtaine de jours. Mais des essais à plus long terme sont en cours afin de valider de tels effets prometteurs. En attendant, les diabétiques disposent d'une excellente raison supplémentaire pour bien suivre leur traitement et veiller à ce que leur diabète reste équilibré au plus juste…

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Source : Le Panorama du médecin, 5 juillet 2007.