Malades radioactifs : branle-bas de combat dans les aéroports

À l'issue d'un traitement ou d'un examen spécifique, certains malades peuvent devenir « radioactifs » et le rester durant plusieurs jours. Ils sont alors susceptibles de déclencher l'alarme dans certains aéroports lorsqu'ils passent un portique de sécurité détectant la radioactivité.

Radiothérapie, imagerie médicale... : les malades sont radioactifs

En médecine, il n'est pas rare que des produits radioactifs soient utilisés. C'est par exemple le cas de la radiothérapie dans le traitement contre le cancer, des maladies de la thyroïde ou tout simplement de certains examens d'imagerie médicale.

Ils sont sans danger pour la santé, mais ont la particularité de rester plus ou moins longtemps dans l'organisme. Selon les isotopes et les doses employées, l'organisme peut mettre plusieurs jours, voire un mois à les éliminer.

Or certains aéroports sont équipés de portiques de sécurité détectant la radioactivité, notamment en Amérique du nord. Et ils sont de plus en plus nombreux. En France aussi, l'installation de tels dispositifs est envisagée.

La radioactivité perdure dans l'organisme et déclenche les alarmes dans les aéroports

Les malades ayant reçu des isotopes radioactifs sont donc susceptibles de déclencher les alarmes lors de leur passage dans les portiques et d'en subir les désagréments.

L'été dernier, e-sante rapportait l'exemple d'un pilote « interrogé pendant plusieurs jours par la sécurité de l'aéroport de Moscou après avoir déclenché le signal d'alarme des portiques. Il avait tout simplement subi un examen cardiologique avec injection de thallium, une molécule radioactive classiquement employée pour visualiser le coeur. »

Dans sa récente publication sur ce sujet, le Dr Gangopadyay cite un autre exemple, celui d'un homme traité pour une maladie de la thyroïde qui, lors d'un voyage aux Etats-Unis, a été arrêté, fouillé, inspecté par des chiens et longuement interrogé après avoir déclenché l'alarme d'un portique de sécurité détectant la radioactivité. Il a dû prouver à l'aide d'un certificat médical qu'il avait reçu des isotopes radioactifs quelques semaines auparavant.

Chaque année, des milliers de personnes reçoivent de tels isotopes radioactifs.

Il faut les avertir et leur recommander de se munir d'un « certificat médical radioactif ».

Quant à l'avenir, on imagine que de telles situations vont devenir plus fréquentes. Mais la multiplication de telles fausses alertes et le risque de faux certificats pourraient rapidement poser des problèmes de sécurité…

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Source : Gangopadyay R.R. et coll., BMJ. 2006 Aug 5;333(7562):293-4 ; Cuthbertson D.J. et coll., BMJ. 2006 Aug 5;333(7562):271-2 ; Lancet, 2005, Underwood R. et collaborateurs.