Accidents, suicides et homicides : l'alcool accusé

Des consommations occasionnelles d'importantes quantités d'alcool constituent un facteur de risque d'accidents, de suicides et d'homicides. Ainsi, le risque de mort violente est plus important chez ces gros buveurs occasionnels que chez les buveurs excessifs mais réguliers. Le risque augmente encore plus après 65 ans.

Plus de 42.900 sujets ont été suivis en Grande-Bretagne durant une période de 7 ans et demi, afin d'étudier l'impact de la consommation d'alcool sur la mortalité par accidents involontaires, par suicides ou par homicides. Ce n'est pas une surprise : la mortalité sur cette durée, due à l'une de ces causes, est moindre chez les individus abstinents ou faibles consommateurs (186 pour 100.000 adultes de plus de 18 ans) que chez les consommateurs réguliers (382 pour 100.000) ou chez les anciens buveurs (502 pour 100.000).

Cette étude montre entre autres choses, que cette mortalité est particulièrement importante non pas chez les buveurs réguliers, quelles que soient les doses consommées, mais chez ceux qui boivent occasionnellement et en grandes quantités. Le risque lié à une telle forme de consommation d'alcool s'accroît avec l'âge, puisqu'il devient particulièrement élevé après 65 ans. Les explications proposées par les auteurs sont qu'à partir de cet âge, on assiste à une diminution progressive de l'acuité mentale et de l'agilité physique, tandis qu'augmente la probabilité d'une prise de médicaments pouvant interférer avec les effets de l'alcool. Mais de rares et fortes consommations d'alcool constituent également des comportements à risque chez les 18-24 ans, sans doute parce qu'ils n'ont pas développé de grande tolérance vis-à-vis de l'alcool, comme peuvent le faire des buveurs excessifs réguliers et anciens, mais aussi parce que ces « beuveries » se déroulent habituellement en dehors du domicile, et que tout naturellement, ces jeunes prennent ensuite la route avec des alcoolémies importantes.

En revanche, cette étude n'a pas permis de montrer un accroissement du risque de mortalité par accident, suicide ou homicide pour des consommations régulières, autrement dit quotidiennes, de plus de 5 verres d'alcool, par rapport à des consommations excessives mais moindres, de l'ordre de 3 ou 4 verres par jour. Ceci s'explique sans doute par le fait que le risque augmente déjà très significativement et atteint un quasi-plafond avec 3 ou 4 verres quotidiens.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source : Dawson A.D., Alcohol and mortality from external causes. Journal of studies on alcohol, 2001, 62 : 790-797. CFES, Alcool Actualités, N°7, mai/juin 2002.