Courbé avec l'âge? C'est une camptocormie

Nous avons tous croisé un jour une petite vieille déambulant à l'aide d'une canne, le menton contre le sternum, incapable de fixer son interlocuteur sans se tourner sur le côté. De quoi souffre-t-elle? De camptocormie, ou cyphose lombaire progressive.
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Camptocormie, une maladie de l'âge en forte augmentation

La camptocormie s'inscrit parmi les maladies actuelles les plus préoccupantes dans la mesure où, compte tenu de la formidable augmentation de l'espérance de vie, elle multiplie le nombre de ses victimes. Mais d'abord d'où vient-elle et pourquoi ce nom étrange? Etymologiquement, le terme vient des mots grecs "Kamptein" qui signifie courber et "Kormos", le tronc. Il fut utilisé pour la première fois à propos d'une étrange épidémie qui frappait les soldats de la guerre de 14-18. Après avoir vécu longtemps en position penchée vers l'avant dans les tranchées, certains Poilus se sont trouvés dans l'incapacité de se remettre d'aplomb en quittant la ligne de front en raison d'une fonte trop importante des muscles érecteurs de la colonne vertébrale. Au fil des années, on posa le même diagnostic pour d'autres personnes obligées de se tenir souvent en position penchée, notamment les carreleurs et les poseurs de parquets. Dans certains pays d'Asie, la camptocormie prit même carrément figure d'endémie, notamment chez les femmes travaillant dans les rizières.

Camptocormie, le syndrome de la tour de Pise

Dans des situations exceptionnelles, la camptocormie peut atteindre des adultes encore jeunes mais elle est évidemment beaucoup plus fréquente chez les personnes âgées voire très âgées et touche de ce fait huit fois plus souvent les femmes que les hommes qui vivent statistiquement un peu moins longtemps. Très souvent, cette position courbée résulte d'un tassement vertébral lié à l'ostéoporose. Dans ce cas-là, la destruction de la colonne est définitive. La personne reste courbée de nuit comme de jour sans possibilité de jamais pouvoir se redresser. Mais ce n'est pas toujours le cas. Parfois les radiographies ne montrent pas trop de dégâts au niveau du rachis. La personne peut d'ailleurs parfaitement se tenir droite en position couchée ou assise. C'est seulement en position debout qu'elle penchera vers l'avant comme si elle était incapable de lutter contre les forces de pesanteur. Dans ce cas-là, il s'agit plutôt d'un problème musculaire. Grâce aux nouveaux moyens d'investigation comme l'IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), on note une disparition quasi complète des muscles des gouttières chargés de relever la colonne vertébrale. A leur place n'existe plus qu'un amas graisseux parcouru de fibres égarées.

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