Fécondation in vitro : un embryon suffit !

Les risques de la fécondation in vitro proviennent principalement de l'incidence élevée des naissances multiples. C'est pourquoi, le nombre d'embryons transférés est généralement limité à deux. Et si on envisageait le transfert d'un seul embryon afin de diminuer encore le risque de grossesses multiples, que deviendrait alors le taux de succès de la FIV ?

Afin d'amplifier les chances de succès de la fécondation in vitro (FIV), on transfère généralement plusieurs embryons. Or, cette façon de faire augmente le risque de grossesses multiples. C'est ainsi que la FIV s'accompagne d'un risque accru de prématurité et de décès périnatal.

Mais finalement, on peut se demander dans quelle proportion serait affecté le succès d'une FIV, si on implantait un seul embryon, au lieu des deux comme habituellement, avec à la clé une réduction du risque de naissances multiples.

Cette question a été étudiée lors d'une étude portant sur des femmes candidates à la FIV, réparties en deux groupes pour recevoir soit un seul embryon (330 femmes), soit deux (331 femmes). Les résultats ont été analysés en termes de nombre de naissances. C'est ainsi qu'avec l'implantation de deux embryons, on dénombre 142 naissances, contre 128 avec l'implantation d'un seul embryon. Les auteurs en concluent qu'avec le transfert d'un seul embryon, la réduction du taux de naissances ne dépasse pas les 11,6%.La différence entre un seul ou deux embryons est ici peu importante.

Mais si on ne résonne plus en nombre de naissances (logiquement plus élevé en cas de transferts de plusieurs embryons) mais en nombre de grossesses (on peut supposer que beaucoup de femmes ayant recours à la FIV préfèreraient mener une grossesse simple et non gémellaire), le transfert d'un seul embryon semble préférable.En effet, dans cette étude, l'implantation de deux embryons a mené à 95 grossesses (dont 47 gémellaires), tandis qu'avec un seul embryon le nombre de grossesses s'élève à 128, soit 35% de grossesses en plus.

Souhaitons que d'autres études viennent confirmer ce résultat, ce qui permettrait de donner le choix aux candidates à la FIV, et de réduire les risques inhérents aux grossesses multiples.

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Source : Thurin A. et coll., N. Engl. J. Med., 351 (23) : 2440-2442, 2004.