Les ovocytes en grève

Les principales équipes françaises de fécondation in vitro agréées pour le don d'ovocytes ont décidé de suspendre leur activité. Loin de vouloir pénaliser les couples, cette manifestation a bien au contraire pour objectif d'obtenir les moyens de mieux satisfaire leur désir d'enfant en se faisant entendre des pouvoirs publics.

Suite à l'autorisation du don d'ovocytes par la loi bioéthique de 1994, un décret impose en 1996 leur mise en quarantaine par congélation pendant 6 mois afin de pratiquer les divers tests de dépistage (Sida, hépatite B et C, etc.) et de les contrôler. A l'époque, cette mesure basée sur le principe de précaution, de surcroît en pleine affaire du sang contaminé, était tout à fait raisonnable, même si la France est le seul pays du monde à se doter d'une telle réglementation.

Le principe de précaution poussé à l'extrême

Or quatre ans plus tard, cette réglementation excessive n'est plus acceptable. En effet, les techniques et les connaissances acquises depuis permettent d'assurer la sécurité sans passer par une phase de congélation. En terme de fécondation in vitro, il est aujourd'hui primordial de réviser ce décret car près de 30% des ovocytes ne survivent pas à la congélation. Résultat, le taux d'implantation dans l'utérus est divisé par deux !Cette technique s'adressant aux jeunes femmes dont les ovaires ne fonctionnent plus (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, ménopause précoce), près de 400 Françaises partent à l'étranger pour avoir accès à un service qui n'est plus offert dans leur pays.Soulignons également que l'évolution du nombre d'enfants nés du don d'ovocytes témoigne du problème actuel puisqu'il est passé de 44 à 29 entre 1996 et 1997 alors que le nombre de donneuses a augmenté de 176 à 194 …

Sachant que la Commission nationale de médecine et de biologie de la reproduction est saisie depuis maintenant deux ans par ce dossier, sans avoir pour autant répondu à la demande d'expertise, les centres participant à ce mouvement souhaitent faire pression pour pouvoir enfin négocier la révision du décret de 1996.

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Source : Communiqué de Presse, janvier 2001.