Bien manger, bien vivre, de la théorie à la pratique

La France est en train de rattraper les Etats-Unis : 30% des Français sont concernés par le surpoids, 10% par l'obésité et plus de 3% par le diabète. Il s'agit d'une véritable épidémie qui est liée aux changements de notre mode de vie et de notre alimentation. Que faire en pratique ? Réponse du Club Perspectives Santé et Economie (CPSE).

L'épidémie de surpoids et d'obésité observée dans les pays occidentaux, se traduit par des maladies liées au cholestérol comme l'infarctus du myocarde, l'attaque cérébrale, etc. Dans les pays en voie de développement, ces maladies cardiovasculaires ne concernent que 1% de la population, contre 15% dans les pays industrialisés. C'est l'alimentation qui fait toute la différence.

Les changements alimentaires ont été conséquents au XXe siècle. Alors qu'en 1840, les graisses ne représentaient que 18% de la ration alimentaire, elles représentent aujourd'hui 40 à 45% ! Ce chiffre a doublé, essentiellement en faveur des graisses animales… Parallèlement, la ration de glucide a diminué de 50-55% à 40%, les protéines restant stables. Nous mangeons donc moins de sucre, mais si nous délaissons les sucres lents (pain, céréales, légumes secs), nous consommons de plus en plus de sucres raffinés : 33 kg par an aujourd'hui contre 3 kg en 1840 ! Rappelons que la ration alimentaire idéale est composée à 30% de lipides, 15 à 20% de protides et 50-55% de glucides.

Il faut donc rééquilibrer notre alimentation et le Dr Saïd Bekka, diabétologue et coordinateur du réseau Ceidiab, estime qu'il faut être très simple en pratique : il faut augmenter les sucres lents et diminuer les graisses notamment d'origine animale. Cela revient à prendre chaque jour :

  • un vrai petit-déjeuner avec du pain ou des céréales,
  • une crudité une à deux fois par jour,
  • un légume cuit une à deux fois par jour,
  • un fruit frais par jour,
  • du pain à chaque repas,
  • un produit laitier par jour,
  • un plat protidique (viande, poisson, légumineuse) par jour,
  • un plat de féculent par jour,
  • ne boire que de l'eau,
  • une pâtisserie une fois par semaine,
  • charcuterie, frites une fois tous les dix jours.

Valérie Deschamps, chercheur en nutrition à l'INSERM, explique de son côté que l'éducation des enfants est particulièrement importante. C'est ce qui a été démontré dans deux villes pilotes, Fleurbaix et Laventie, où les enfants ont suivi une véritable information nutritionnelle pratique à l'école. Une enquête alimentaire avant et après le programme a permis de constater une baisse de la consommation de beurre, de frites, de pizzas, de biscuits, de chocolats… Dans le même temps, les mères prenaient 3 kg de moins en 5 ans par rapport aux mamans de villes témoins.

Le professeur Louis Hollender, président d'honneur de l'Académie de médecine et Président du Club Perspectives Santé et Economie, confirme pour sa part l'importance de la mise en place d'actions concrètes pour s'opposer à l'épidémie de surpoids que nous connaissons : nous savons comment bien manger, il faut maintenant éduquer !

A lire

« Savoir manger, le guide des aliments », Dr Jean-Michel Cohen et Dr Patrick Serog, éditions Flammarion. Le Dr Jean-Michel Cohen est médecin nutritionniste. Il a travaillé à l'hôpital Bichat et consulte actuellement en cabinet privé depuis une vingtaine d'années. Il a déjà publié « Savoir maigrir » et « Au bonheur de maigrir » aux éditions Flammarion. Le Dr Patrick Sérog est lui aussi médecin nutritionniste. Auteur de « Dr, je voudrais maigrir » (Nil éditions), « Les kilos des ados » (Le livre de poche), « La planète obèse » (Nil éditions)…

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Source : Conférence Club Perspectives Santé et Economie (CPSE) du 9 juin 2004 à Chartres. www.villesante.com