Asthme : comment évaluer le risque à l'adolescence ?

Un risque majoré d'asthme à l'adolescence peut être identifié dès la petite enfance. Une association entre bronchiolites et sensibilisation à des allergènes durant la petite enfance serait prédictive d'un risque ultérieur de développer un asthme.
© Istock

Asthme et bronchiolites

La relation entre asthme et bronchiolites a déjà été décrite. Elle suggère que le risque ultérieur d'asthme est accru chez les sujets fréquemment atteints de bronchiolites durant la petite enfance. Les résultats d'une étude allemande ajoutent une condition pour l'évaluation du risque d'asthme à l'adolescence.

Le rôle de la sensibilisation précoce aux allergènes

Plus de 1.000 enfants ont été suivis de leur naissance jusqu'à l'âge de 13 ans. Des bilans cliniques ont été réalisés à l'âge de 1, 3, 6, 12, 18 et 24 mois, puis chaque année jusqu'à 13 ans. La fonction respiratoire et la sensibilisation bronchique ont soigneusement été évaluées. Les parents ont par ailleurs régulièrement rempli un questionnaire précisant une éventuelle exposition à des allergènes durant l'enfance.

Les pédiatres constatent que 90% des enfants qui ont souffert de bronchiolites avant l'âge de 3 ans, mais qui n'ont pas développé d'allergies, ne présentaient aucun symptôme respiratoire à la puberté. Le seul fait d'être victimes de bronchiolites n'est donc pas prédictif d'un risque d'asthme à l'adolescence.

En revanche, c'était le cas des enfants qui ont développé une sensibilisation à des allergènes (poils de chiens, de chats, poussières de maison…) durant les trois premières années de leur vie. Et plus la quantité d'allergènes présents dans l'environnement était élevée, plus la fonction respiratoire était atteinte.

Cette relation n'a pas été observée lorsque les enfants ont développé une sensibilisation aux allergènes plus tard dans leur vie.

En conclusion, le risque d'être atteint d'asthme à l'adolescence est majoré en cas de bronchiolites et de sensibilisation aux allergènes au cours des trois premières années de vie. Au-delà de trois ans, ces conditions n'ont plus d'influences.

Au final, il serait intéressant de développer une stratégie thérapeutique optimale chez les sujets à risque…

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Source : The Lancet, 367 : 763-770, 26 août 2006.