Des antibiotiques contre l'infarctus

Des antibiotiques pour prévenir les risques d'infarctus ? L'idée n'est pas aussi saugrenue qu'elle n'y paraît au premier abord. Des chercheurs finlandais ont en effet montré qu'un traitement antibiotique pouvait réduire de façon significative le risque d'infarctus du myocarde.

La plupart du temps, les infections se caractérisent par l'apparition de fièvre associée à d'autres symptômes plus caractéristiques de l'agent infectieux responsable et de l'endroit que celui-ci a colonisé (pharynx, sinus, poumons, intestins, derme, etc.).Cependant, des agents infectieux ont déjà été mis en cause dans des pathologies dont on pensait qu'elles n'avaient pourtant rien à voir avec des infections. C'est le cas par exemple de la bactérie Helicobacter pylori dans l'ulcère de l'estomac ou encore du Papillomavirus dans le cancer du col de l'utérus. Plus récemment, des chercheurs américains ont même lancé l'hypothèse d'une origine bactérienne dans la maladie d'Alzheimer.

Par ailleurs, certaines études avaient déjà mis en évidence l'existence d'un lien entre des infections par la bactérie Chlamydia pneumoniae et la survenue d'infarctus du myocarde. L'idée de tester l'utilisation d'antibiotiques dans le traitement des maladies cardio-vasculaires n'était donc pas aussi surprenante qu'elle en avait l'air au premier abord.Ainsi, dans le cadre d'une étude finlandaise, 150 personnes souffrant de ce type de pathologie se sont vu prescrire un traitement antibiotique (Clarithromycine) durant trois mois. Ces personnes avaient toutes été victimes d'un infarctus du myocarde ou souffraient d'angor instable (forme grave d'angine de poitrine indiquant un risque élevé de survenue d'infarctus du myocarde à court terme).Si aucun effet probant du traitement n'est apparu nettement au cours de la période de traitement, en revanche, le nombre de décès, d'infarctus ou d'angor instable au bout d'un an avait été considérablement réduit.

Il semble donc bien que le traitement antibiotique ait eu un effet protecteur contre la survenue d'accidents cardio-vasculaires. A quoi est-il dû? Nul ne saurait encore le dire pour l'instant. Peut-être y a-t-il réellement des bactéries impliquées dans ces pathologies ou peut-être ce phénomène est-il dû à un effet indirectement anti-inflammatoire des antibiotiques? Bien que ces questions restent en suspens, elles ouvrent des perspectives de traitements jusque là inexplorées.

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