Poisson, mercure et risque cardiovasculaire : un équilibre délicat...

Les poissons gras (riches en acides gras poly-insaturés) offrent une protection contre les maladies cardiovasculaires. Or, le poisson est la principale source d'exposition au mercure, substance directement associée au risque cardiaque. L'équilibre semble bien difficile à trouver.

A l'inverse des graisses saturées ou mono-insaturées, les acides gras poly-insaturés exercent un effet protecteur sur le système cardiovasculaire. Comme ils sont fortement représentés dans les poissons gras (saumon, maquereau…), leur consommation est recommandée à tous, et particulièrement aux sujets à risque cardiaque. Or, la teneur en mercure des poissons étant de plus en plus élevée, il se pourrait que les bénéfices de cet aliment s'amenuisent en raison des méfaits exercés par cette substance.

Selon les résultats d'une étude menée auprès de 14.000 sujets dans huit pays européens et en Israël, le risque de maladies cardiovasculaires est directement associé à l'exposition au mercure.Les auteurs ont analysé chez 684 patients ayant fait un premier infarctus du myocarde et 714 contrôles, leur teneur en mercure et en acides gras poly-insaturés. Ces données ont ensuite été confrontées au risque de survenue d'un premier accident cardiaque. Ils constatent ainsi que le niveau de mercure des patients victimes d'infarctus est supérieur de 15% à celui retrouvé chez les sujets n'ayant pas fait d'attaque cardiaque. De plus, les sujets caractérisés par les niveaux de mercure les plus élevés avaient un risque d'infarctus multiplié par deux.

En conclusion, si le mercure accroît les risques d'évènements cardiaques, il est probable que les bienfaits du poisson sur le système cardiovasculaire s'annulent tout simplement.Il est bien sûr hors de question de ne plus manger de poisson. Le seul conseil que l'on peut donner est de jouer avec la variété. En effet, en fonction du type de poisson et de sa provenance, les teneurs en mercure peuvent être très différentes.

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Source : Guallar, N. Engl. J. Med., 347: 1747-1754, 28 novembre 2002.