Incontinence anale

Sommaire

Incontinence anale : Comprendre

L'apprentissage de la continence anale est une activité de contrôle très complexe qui se fait entre l'âge de deux et trois ans.

Elle implique le cerveau, la moelle épinière, les nerfs sensitifs de l'anus et du rectum, les muscles du rectum (appelés sphincters), et même l'intestin grêle et le côlon.

L'appareil sphinctérien, qui joue le rôle principal dans la continence, comprend les sphincters interne et externe.

Le sphincter interne est presque toujours en contraction. Il empêche les petites pertes et aide à discerner un gaz qu'on peut laisser aller d'une selle que l'on veut retenir. Pour ne pas déféquer, on contracte aussi le sphincter externe et le muscle pubo-rectal.

Les hémorroïdes (dilatation des veines de l'anus et du rectum), en jouant le rôle de petits coussins vasculaires, sont aussi très importantes pour prévenir l'incontinence.

Puisque chaque composante du mécanisme de continence peut se dérégler, en partie ou complètement, l'incontinence anale n'est pas toujours facile à traiter.

Certes, on ne meurt pas d'incontinence anale, mais cette affection reste traumatisante. Le nombre exact de cas d'incontinence anale reste inconnu parce que les gens sont gênés de consulter. Certaines personnes sont même portées à s'isoler et, dans les cas extrêmes mais heureusement très rares, ce comportement peut mener à l'hospitalisation dans un établissement pour malades chroniques.

En outre, l'incontinence anale est souvent associée à l'incontinence urinaire, ce qui perturbe encore plus la personne atteinte.

Il existe quatre types d'incontinence anale :

Incontinence vraie

  • selles normales qui s'échappent sans qu'on s'en aperçoive ou sans qu'on puisse les retenir ;
  • parfois accompagnée d'incontinence urinaire.

Incontinence de trop-plein

  • selles liquides, difficiles à retenir.

Incontinence destress

  • besoin impérieux d'aller à la selle très rapidement ;
  • selles souvent plutôt liquides.

Incontinence partielle

  • passage involontaire de mucus (liquide transparent, visqueux et filant) ou de gaz, rarement de selles ;
  • présence de sang ou de mucus dans les sous-vêtements.

Incontinence anale : Causes

Causes communes aux quatre types d'incontinence anale :

  • Maladies neurologiques, telles que la sclérose en plaques, le spina bifida et le diabète de longue date.

    Ce dernier entraîne une perte de sensibilité au niveau de l'anus, donc une diminution des contractions musculaires pour retenir les selles.

    Le diabète peut aussi changer la consistance des selles (selles plus liquides), car l'intestin devient plus excitable.

  • Affections des intestins, comme la maladie de Crohn (maladie inflammatoire du tube digestif) et le syndrome de l'intestin irritable (association de troubles digestifs - douleurs, ballonnements, troubles du transit - sans cause organique).
  • Utilisation abusive de laxatifs.

Incontinence vraie

  • Affaiblissement du plancher pelvien.

    Le plancher pelvien est constitué de trois muscles qui ont pour fonction de soutenir la vessie et les intestins, de même que l'utérus chez la femme.

    L'affaiblissement du plancher pelvien est un problème typiquement féminin, d'une part parce que les muscles ont davantage d'organes à supporter et, d'autre part, parce que les accouchements, les épisiotomies ou déchirures du périnée et la chute du taux d'hormones à la ménopause nuisent à la tonicité de ces muscles.

    Lorsque l'intestin est plein et se dilate, il pousse sur le plancher pelvien. Si celui-ci n'a pas assez de tonus, il est incapable de retenir les selles.

  • Vieillissement.

    Il entraîne une baisse de la coordination des mécanismes de continence.

  • Accident vasculaire cérébral.

    L'atteinte du cerveau occasionne un dérèglement de l'élimination intestinale et urinaire.

  • Déchirure majeure de l'anus.

    L'accouchement provoque parfois une déchirure du périnée jusqu'à l'anus, tout comme les relations sexuelles anales ou l'insertion d'un corps étranger dans l'anus (exemple : vibrateur).

  • Détérioration du mécanisme sphinctérien.

    Les relations sexuelles anales ou les corps étrangers dans l'anus risquent, de plus, d'endommager le mécanisme sphinctérien.

    Les épisiotomies qui s'infectent peuvent également provoquer un traumatisme sphinctérien.

  • Prolapsus rectal.

    Chez les personnes âgées, surtout les femmes qui ont un affaiblissement du plancher pelvien, il arrive que le rectum ou l'anus sortent hors du corps (prolapsus rectal), les muscles n'étant plus assez forts pour les maintenir en place.

    Ce phénomène se caractérise par la sortie de masses rondes et rouges, qui peuvent devenir très grosses (parfois jusqu'à atteindre la taille d'un pamplemousse), au moment de la défécation ou tout simplement lorsque la personne se penche ou s'accroupit.

    Ce problème est habituellement non douloureux et les organes se replacent souvent d'eux-mêmes s'ils ne sont pas trop enflés.

    Mais, à force de se produire, le prolapsus rectal finit par dilater les sphincters, qui ont alors de la difficulté à retenir les selles.

    Le rectum et l'anus peuvent alors rester sortis du corps en permanence.

Incontinence de trop-plein

  • Constipation.

    Le ralentissement du transit intestinal se produit chez les personnes qui ne boivent pas assez.

    Des fécalomes (selles dures bloquées dans le rectum ou dans le côlon) peuvent alors se former, ne laissant le passage qu'à des selles liquides, difficiles à retenir.

Incontinence de stress

  • Diarrhée du voyageur ou turista.

    Elle est causée par une intoxication alimentaire survenant souvent lors d'un voyage.

    La fatigue, le décalage horaire et le simple changement alimentaire contribuent aussi au problème.

  • Gastroentérite.

    Cette diarrhée est due à un virus ou à une bactérie.

    Elle s'accompagne habituellement de vomissements, de fièvre et de frissons.

  • Chirurgies du rectum.

    Les opérations pour les cancers du rectum, les interventions pour corriger une proctite (inflammation du rectum) ainsi que les anastamoses (réunion chirurgicale de deux parties de l'intestin) peuvent entraîner de l'incontinence.

  • Radiothérapie.

    Toutes les radiations faites dans la région génitale (traitement d'un cancer de la prostate, de l'anus, du rectum ou d'un cancer de l'utérus) risquent de causer de l'incontinence de stress parce qu'elles entraînent une hyperdilatation du rectum.

Incontinence partielle

  • Vieillissement.
  • Hémorroïdectomie (ablation chirurgicale des hémorroïdes).
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Guide: 

Source : Guide familial des symptômes sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Media, 2005.