La boulimie : une maladie insidieuse

La boulimie est caractérisée par l'ingestion compulsive de grandes quantités de nourriture (souvent en cachette), généralement suivie de régurgitations provoquées. Elle apparaît vers 17-20 ans et peut durer de longues années. 2 % de la population féminine générale et 4 à 8 % de la population féminine étudiante (soit environ 220 000 femmes jeunes) souffrent de boulimie active en France.
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Symptômes repérables et évolution

La boulimie est repérable grâce à plusieurs critères diagnostiques : absorption, sur une courte période de temps, d'une quantité de nourriture très largement supérieure à la normale, comportements visant à prévenir la prise de poids (vomissements provoqués, emploi de laxatifs, diurétiques…), estime de soi influencée de manière excessive par le poids et la forme corporelle. La plupart du temps, la boulimie est vécue sans prise de poids en raison des vomissements provoqués. Si la personne ne se fait pas régurgiter, la boulimie est dite non vomisseuse. Souvent les personnes atteintes de ce trouble alternent les périodes d'anorexie et de boulimie, qu'elles vivent dans un isolement total.Les conséquences physiques et psychologiques sont multiples : détérioration de l'émail des dents, troubles digestifs et lésions, irritation de la bouche et de la gorge, sentiment de honte, haine et dégoût de soi. Le risque consiste à recourir à l'alcool, aux drogues et aux médicaments pour lutter contre cette angoisse.

Des causes profondes

Selon la psychologue Catherine Hervais, ancienne boulimique et thérapeute de groupes, la boulimie « trouve ses racines psychologiques dans une insécurité affective née précocement lors de la première enfance avec des angoisses qui altèrent leur maturation affective.»Certains professionnels de la santé évoquent un vide ressenti par les femmes dont le père était émotionnellement absent pendant l'enfance, conduisant à une mauvaise estime de soi et à un rejet du corps. Dans d'autre cas, la relation entre la mère et son enfant est pointée. Catherine Hervais évoque dans le livre les toxicos de la bouffe «Des enfants particulièrement investis par leur mère et qui ont le sentiment de perdre cet appui trop tôt et trop brutalement.» Stéphanie, jeune boulimique témoigne : «Ma vie a mal commencé : ma mère n'était pas contente d'avoir une fille, puis est partie un temps de la maison. Je suis sûre que j'en ai souffert, même si je n'ai aucun souvenir de cette période. Elle ne cessait de faire des commentaires sur mon poids, m'interdisait de «m'empiffrer». Mais je ne maigrissais pas vraiment, elle m'en voulait de ne pas être comme elle souhaitait. Elle a arrêté de me mettre la pression, et je suis devenue boulimique .»Quoi qu'il en soit, la boulimie exprime toujours une certaine forme d'agressivité refoulée et le trouble cherche alors à combler comme il le peut un vide intérieur, un manque de sens, un manque de paroles.

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