Les polyarthritiques peuvent bouger !

L'activité physique multiplie toujours ses miracles. Après le coeur, l'obésité et bien d'autres encore, plus ou moins bien connus comme par exemple le cancer du sein, elle s'attaque désormais à la polyarthrite rhumatoïde. Pourtant, jusqu'à aujourd'hui, il était plutôt conseillé aux patients atteints de cette pathologie d'éviter trop d'effort.

Ce revirement provient des résultats d'une équipe de chercheurs néerlandais ayant recruté 300 patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde (PR) âgés en moyenne de 54 ans, dont 80% de femmes. Tandis que les uns se contentaient d'une prise en charge standard, les autres étaient assignés à suivre un programme sportif de deux séances d'une heure par semaine, comprenant 20 minutes de vélo, 20 minutes d'un parcours censé renforcer la force musculaire et l'endurance, et 20 minutes de sport collectif à grand effort (badminton, volley, foot, basket…). Bien entendu, chaque séance était encadrée de 15 minutes d'échauffements et d'étirements.

Au terme de deux années de suivi, les marqueurs de la maladie n'ont pas évolué plus défavorablement dans le groupe des sportifs. Il en est de même des douleurs et des sensibilités articulaires, des doses de traitements de fond et d'analgésiques. Mais en revanche, les sujets actifs ont présenté une nette amélioration de leurs capacités fonctionnelles, à la marche, à monter les escaliers, à effectuer des tâches répétitives, etc.Par ailleurs, les auteurs ont constaté chez les patients suivant le programme sportif intensif, un plus grand optimisme et une impression de mieux gérer la maladie.

Même si certains points méthodologiques sont contestables, cette analyse démontre que les polyarthritiques peuvent faire du sport en toute sécurité, sans risque de détérioration. Les praticiens pourraient ainsi bientôt recommander à leurs patients les plus motivés et les moins fortement limités dans leurs mouvements de réaliser des activités physiques à l'aide d'un programme personnalisé. Et même si les bénéfices attendus ne se répercutent pas clairement sur les articulations, ils se retrouveront dans tous les cas au niveau des muscles, du coeur et du moral.

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Source : Jong Z. et coll., Arthritis Rheum., 48 (9) : 2415-2424, 2003.