Plantes médicinales : attention aux interactions avec les médicaments !

Combiner les remèdes à base de plantes aux médicaments conventionnelles n'est pas forcément une bonne idée. Les interactions peuvent provoquer des effets indésirables.
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Adeptes des remèdes naturels, soyez prudents ! Une nouvelle publication rappelle que le recours aux plantes médicinales n'est pas sans risque chez certaines personnes. Publiée dans le British Journal of Clinical Pharmacology, elle indique que plusieurs patients ont souffert de complications sérieuses.

Pour ces travaux, 49 études de cas ont été relues avec attention, ainsi que deux études menées sur des centaines de volontaires. Elles ont été sélectionnées car 15 effets secondaires sérieux ont été signalés. Et ils semblaient fortement liés au recours à des plantes médicinales.

Dans 6 cas sur 10, la consommation de tels remèdes est mise en cause. Et le profil des victimes est assez varié. Les chercheurs ont observé ces complications chez des personnes souffrant de maladies cardiovasculaires, de diabète mais aussi d'épilepsie ou de dépression. Leur particularité : ils souffraient tous de maladies chroniques.

De nombreuses interactions existent

Un patient épileptique a ainsi souffert de crises alors qu'il était sous traitement. L'interrogatoire a révélé qu'il prenait du gingko biloba pour améliorer ses capacités cérébrales. Ce réflexe a réduit l'efficacité de son médicament.

D'autres personnes prenant des statines ou de la warfarine - en prévention cardiovasculaire - ont également souffert d'effets indésirables. En cause : la sauge, les graines de lin, la cranberry  ou encore la camomille.

Au vu de ces résultats, mieux vaut éviter millepertuis, ginseng  et autres compositions naturelles. En effet, ces plantes sont susceptibles d'interagir avec les médicaments allopathiques.

Comme le rappelle l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), les plantes médicinales "contiennent un ensemble de substances actives dont les mécanismes d'action ne sont pas toujours connus". Le problème, c'est que nombre de patients mentent à leur soignant sur leur recours à de tels remèdes, ce qui peut poser problème.

Trois mécanismes possibles

Les interactions des plantes avec les médicaments chimiques peuvent être de plusieurs natures. D'abord, certains composants peuvent modifier la façon dont l'organisme assimile les produits par le foie. C'est le cas du millepertuis, qui accélère le métabolisme et réduit l'efficacité de certains antiépileptiques ou encore de la pilule contraceptive.

D'autres plantes viennent se cumuler à l'effet d'un médicament conventionnel. "Par exemple, l'effet sédatif d'un hypnotique conventionnel peut être potentialisé en cas de prise concomitante d'un produit à base de plante(s) ayant des propriétés sédatives", explique l'ANSM  sur son site.

Enfin, certains remèdes naturels ont tendance à augmenter l'activité d'un médicament conventionnel. Le gingko, par exemple, rend les anticoagulants plus actifs et certains antirétroviraux moins actifs.

Ces interactions sont généralement détaillées sur les notices des médicaments allopathiques. Toute pilule contraceptive avertira ainsi d'éviter le millepertuis.

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Source : Critical Evaluation of Causality Assessment of Herb-Drug Interactions in Patients, Charles Awortwe et al, British Journal of Clinical Pharmacology, 24 janvier 2018
Médicaments à base de plantes - Quels sont les risques?, ANSM