Peur de la mort et publicité

La peur de la mort est une angoisse très répandue. Ceux qui la ressentent en ont souvent conscience. Le problème vient de ceux qui, sans ressentir une peur évidente, préfèrent ne pas y penser ou carrément la nier. On en arrive à des situations aberrantes dont nous n'avons même pas conscience.
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Quand la peur de la mort se cache

En voici un exemple concret et véridique : un hôpital neuf se construit et une fois terminé, on s'aperçoit que la morgue a été oubliée. Il faut en construire une rapidement. Car on meurt parfois à l'hôpital, même si l'on préférerait y guérir toujours.

Cette peur larvée, cachée, entraîne un véritable évitement. Cela se manifeste de manière particulièrement évidente dans les campagnes publicitaires.

La publicité pour les préservatifs vous dira « en vacances, j'oublie tout, sauf le préservatif ». Personne n'ose vous dire « si vous ne mettez pas de préservatif, vous risquez la mort ». Les professionnels de la publicité osent même dire « faisons des préservatifs un objet ludique ». Cela ne fonctionne pas forcément très bien, la mort est présente en arrière-plan même si on ne la nomme pas. Mais dans ce cas, tout le monde (ou presque) sait que le sida ne se guérit pas, même s'il se soigne.

La peur de la mort tue

On peut voir un comportement encore plus dangereux : les campagnes contre les mélanomes (grains de beauté cancéreux) ne parlent jamais de mort. Pourtant, le mélanome est un cancer effroyablement dangereux et la peur, l'angoisse constante des médecins dermatologues est de passer à côté d'un mélanome et de voir un de leurs malades en mourir. Pourtant, on parle des cancers de la peau dus au soleil sans jamais oser dire que ces cancers peuvent provoquer la mort car on ne sait pas bien les guérir lorsqu'ils sont pris en charge trop tardivement. Cette peur d'oser dire la réalité est grave. Cela empêche des personnes de se soigner à temps et de guérir. Finalement, cette peur de la mort tue !

Un médecin rapporte avoir dernièrement entendu une de ses malades lui dire : « Ma voisine doit se faire enlever un mélanome ces jours-ci. Elle aurait quand même pu attendre les retours de vacances. Cela embête toute sa famille… ». Cette femme n'avait pas conscience que la vie de sa voisine était en danger. Pour elle, un cancer de la peau, ça s'enlève et c'est toujours bénin. Au pire, elle imagine le risque d'une cicatrice inesthétique.

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