Pas facile d'accepter sa propre sexualité

Pourquoi la sexualité, fonction parfaitement naturelle, indispensable et saine, est-elle entourée de telles peurs, hontes et angoisses ? Une explication est qu'elle est une force puissante que souvent nous ne comprenons pas. Nous avons donc du mal à l'intégrer.
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Comment accepter ses tendances sexuelles

Florence parle de ses fantasmes sexuels. « Je ne comprends pas pourquoi ils sont si violents, moi qui suis très douce et apôtre de la non-violence ». Hubert, lui, se demande avec honte pourquoi il fantasme à l'idée de se faire fouetter et Yannick s'étonne de se sentir excité lorsque son amie porte des vêtements de cuir.

Il nous semble qu'il s'agit d'une sorte de part d'ombre au creux de nous. Nous pouvons être intelligents, éthiquement exigeants et pourtant nous sentir tout petits, voire ridicules devant nos désirs, nos fantasmes et nos plaisirs. Que faire pour être à la hauteur de ce que nous désirons être ?

Peut-être simplement accepter avec une certaine humilité et un certain humour nos tendances. Car nous ne les choisissons pas, elles sont le résultat de notre histoire et de celle de nos émotions. Les empreintes que nous avons connues dans notre enfance, notre adolescence, façonnent, par la suite, notre sexualité.

À partir du moment où l'on accepte ses propres tendances sans mal les juger, il est beaucoup plus facile de vivre en harmonie avec elles. Au contraire, quand nous voulons lutter contre certaines pensées sexuelles, en les refoulant, en nous les interdisant, nous les alimentons, nous leur apportons de l'énergie et elles ont tendance à grandir et à s'imposer contre notre volonté.

Accepter les pensées sexuelles gênantes

C'est pourquoi quand une pensée sexuelle vous gêne, le plus simple est de l'accepter telle qu'elle est, de l'examiner, de la regarder avec un certain recul et une certaine amitié. C'est ce que font les sexologues avec les personnes qui viennent consulter.

Jacques explique à son sexologue : « c'est bizarre, je pensais qu'avec tout ce que je vous ai raconté, vous auriez une opinion plutôt lamentable de moi. Or, je sens que ce n'est pas le cas et que vous ne m'en respectez pas moins. Cela m'étonne et me fait du bien à la fois. » Ce que Jacques exprime, c'est que lui-même n'arrivait pas à se respecter tel qu'il était. S'apercevoir que ce qu'il a raconté sur lui n'est pas le moins du monde honteux lui redonne la conviction qu'il est quelqu'un de valable.

Finalement, ce que nous avons tous à faire avec nous-même dans le domaine sexuel comme dans les autres, c'est d'accepter ce que nous sommes et nous regarder nous-même avec respect et amitié. Notons aussi que les fantasmes cités en exemple (sadomasochistes ou fétichistes) ne sont pas les plus fréquents, et que la plupart de nos fantasmes sont beaucoup plus simples ! Et puis, quels que soient nos fantasmes, ils ne sont pas des désirs que l'on devrait réaliser, mais des stimulants excitants de notre imaginaire sexuel.

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