Papillomavirus : faut-il vacciner à l’école dès 9 ans ?

Le vaccin contre les papillomavirus (responsables de cancer du col de l’utérus) faisant l’objet d’une grande méfiance, la Direction générale de la santé (DGS) a demandé au Haut conseil de santé publique (HCSP) de réévaluer les données scientifiques disponibles autour de ce vaccin. Ce rapport rassurant confirme l’efficacité du vaccin anti-HPV et sa bonne tolérance. Le HCSP va même jusqu’à préconiser la vaccination des fillettes à l’école dès 9 ans.
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Vaccin anti-HPV : efficacité et tolérance satisfaisantes

Pour faire face aux polémiques médiatisées qui dévalorisent le vaccin contre les papillomavirus (HPV), le HCSP a procédé à une revue des dernières données scientifiques. Il conclut à une réelle efficacité vaccinale sur les lésions précancéreuses (et les condylomes). Le vaccin induit également une réelle immunité de groupe. Quant à la tolérance et au profil de sécurité, ils sont très satisfaisants.

Le HCSP indique que « les données de pharmacovigilance internationales et nationales, avec un recul de plus de sept ans, ne permettent pas de retenir l’existence d’un lien de causalité entre cette vaccination et les événements indésirables graves qui lui ont été attribués en France » (maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques). En effet, ces maladies se révèlent à l’adolescence, précisément à la période où la vaccination est recommandée. Mais la fréquence des maladies auto-immunes n’est pas plus élevée chez les personnes vaccinées que chez celles qui ne l’ont pas été. Aujourd’hui, le recul et le nombre de doses vaccinales dispensées dans le monde (170 millions, dont 5,8 millions en France) sont suffisants pour l’affirmer.

Dans notre pays la couverture est très insuffisante

La quasi-totalité des pays industrialisés ont mis en place des recommandations vaccinales similaires à la France et certains obtiennent une couverture vaccinale importante. Or dans notre pays, la méfiance s’est accompagnée d’une très faible couverture qui tend même à diminuer : moins de 25% des jeunes de 16 ans étaient vaccinées en 2013. Cette situation est très problématique selon le HCSP car même si le dépistage du cancer du col de l’utérus par frottis s’étend, moins de 70% des femmes en bénéficient, ce qui rend vraiment nécessaire la vaccination comme stratégie complémentaire dans la lutte contre ce cancer (c’est le deuxième cancer le plus fréquent chez la femme : chaque année 3.000 nouveaux cas sont diagnostiqués et 1.000 femmes en décèdent). Cette situation pourrait de plus « aggraver les inégalités sociales et géographiques de santé ».

Au final, pour améliorer la couverture vaccinale anti-HPV des jeunes filles, le Haut Conseil propose de vacciner gratuitement à l’école et d’avancer l’âge de la vaccination à 9 ans au lieu de 11 ans.

Pour mémoire, le protocole a déjà été modifié deux fois afin d’améliorer la couverture : l’âge a été avancé de 14 ans à 11 ans et le nombre d’injections requises a été diminué de 3 à 2 doses seulement.

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Source : Haut conseil de santé publique (HCSP), Avis et rapports, « Vaccination contre les infections à papillomavirus humains. Données actualisées », 10 septembre 2014, http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=454.