Paludisme en France : la faute aux voyageurs

Chaque année en France, on enregistre 7.000 nouveaux cas de paludisme. Ce taux élevé de malaria d'importation est dû aux voyageurs qui ne respectent pas les mesures préventives contre cette maladie potentiellement mortelle.

Au sein de l'Union européenne, c'est la France qui comptabilise le plus grand nombre de cas de paludisme d'importation. Ce phénomène pourrait être attribué à des problèmes de résistances posés par le Plasmodium falciparium, l'agent pathogène du paludisme, mais selon un rapport publié dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire, ce n'est pas le cas. En effet, cette situation est due à l'inobservance des traitements préventifs par les touristes.Cette accusation accablante est fondée sur des données fournies directement par le Centre national de référence de la chimiosensibilité du paludisme (CNRPC). Selon les auteurs de ce travail, « la négligence des touristes à suivre un traitement préventif antipaludique nécessite des messages plus ciblés, voire personnalisés, rappelant son efficacité, sa bonne tolérance et le risque potentiellement mortel de l'accès palustre ».

Contre la malaria, il existe deux types de traitement :

  • le traitement préventif, à suivre lors d'un voyage dans un pays où sévit la malaria ;
  • le traitement thérapeutique, une fois l'infection diagnostiquée.

La prévention consiste à se protéger des piqûres nocturnes de moustiques (produits répulsifs, moustiquaire, vêtements longs) et à suivre un traitement médicamenteux. Celui-ci n'offre pas une protection absolue en raison essentiellement du développement de résistances aux molécules utilisées. Il est donc nécessaire de choisir précisément la ou les substances les plus adaptées à la zone visitée.

Les molécules les plus efficaces agissent lors de la phase d'infection des globules rouges, qui est responsable de la pathologie, en tuant le parasite à l'intérieur du globule rouge. Ce sont la chloroquine (Nivaquine), l'halofantrine (Halfan), la méfloquine (Lariam) et la quinine. La quinine reste le médicament de référence car le parasite n'a pas encore développé de résistance de haut niveau contre elle.

Le choix du traitement curatif dépend surtout de la gravité de la maladie, d'où l'importance d'un diagnostic précoce afin de prévenir l'évolution vers un paludisme grave. Il doit prendre en compte la toxicité potentielle des molécules disponibles et leur efficacité prévisible vis-à-vis du parasite en raison des résistances possibles.

En conclusion, afin de ne pas rapporter la malaria comme souvenir de vacances, renseignez-vous avant votre départ pour savoir si le pays visité est endémique, et le cas échéant, consultez votre médecin afin de bénéficier d'un traitement médicamenteux préventif. A ce stade, reste à prendre scrupuleusement ses médicaments, en respectant les doses et la durée.

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Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°6/2004, 3 février 2004.