Obésité : la faute à la flore intestinale ?

Plusieurs chercheurs viennent de mettre en évidence un effet possible des bactéries de la flore intestinale sur la régulation du poid s corporel. L'obésité actuelle pourrait ainsi être liée à une activité trop efficace de cette flore intestinale...
© Istock

Des flores différentes selon le poids

Un groupe de chercheurs finlandais s'est intéressé aux relations entre l'évolution de la flore intestinale dans l'enfance et l'apparition de surpoids ou d'obésité.

L'hypothèse : l'évolution de l'homme aurait modifié la flore intestinale de telle manière que l'extraction de l'énergie des aliments est désormais maximale…, et que nous "profitons" mieux de notre alimentation, alors qu'elle est devenue abondante.

Pour étayer cette hypothèse, les scientifiques finnois ont analysé les données d'une étude qui a suivi des enfants à partir de l'âge de 6 mois pendant une durée moyenne de 7 ans. A plusieurs reprises, la flore fécale des enfants était analysée, et les données de 25 enfants en surpoids ou obèses ont été comparées à celles de 24 enfants de poids normal, sur la base de critères très stricts.

L'analyse microbiologique des selles des enfants montre que chez les enfants de poids normal, le nombre de bifidobactéries (les "bifidus") est supérieur à celui des enfants ayant développé un surpoids ou une obésité pendant l'enfance. D'autres analyses ont confirmé ces résultats.

A l'opposé, les enfants en surpoids ou obèses présentaient dans leurs selles un nombre plus important de Staphylococcus aureus, une "mauvaise" bactérie, responsable de plusieurs types d'infections.

Les Bifidus protègent contre le surpoids et l'obésité

Les différences de flore intestinale semblent donc liées à l'apparition du surpoids.

Un nombre élevé de bifidobactéries et un nombre faible de S. aureus dans les selles seraient potentiellement des facteurs protecteurs vis-à-vis du surpoids et de l'obésité.

Cette découverte confirme des résultats antérieurs récents, notamment ceux établissant un lien entre allaitement maternel, durée de cet allaitement et risque de surpoids. Les bifidobactéries, selon les auteurs, seraient le lien entre l'allaitement maternel et le moindre risque de développement du surpoids.

Si ces résultats restent d'actualité, nous sommes encore incapables de traiter l'obésité et le surpoids en manipulant la flore intestinale.

Il reste qu'une alimentation favorable à une flore équilibrée, c'est-à-dire riche en fibres et en aliments qui contiennent des bactéries utiles - comme les yaourts ou les aliments fermentés - est un allié de... poids dans la lutte contre l'obésité !

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Source : Kalliomäki M, Early differences in fecal microbiota composition in children may predict overweight. American Journal of Clinical Nutrition, 2008.